Syndicalisme
À bons entendeurs

AG
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Des représentants de la FDSEA, des JA et de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or ont discuté de plusieurs dossiers syndicaux avec les parlementaires de leur département. Extraits.

À bons entendeurs
Anne-Catherine Loisier, Didier Paris, François Patriat et Didier Martin avaient répondu à l'invitation le 24 juillet.

Une fois n’est pas coutume : la traditionnelle rencontre avec les parlementaires, organisée plusieurs fois dans l’année par la profession à Bretenière, s’est tenue cette fois dans une exploitation. La cour de ferme de l’EARL Clément, à Gissey-sur-Ouche, a ainsi accueilli quatre des sept personnes conviées, à savoir Anne-Catherine Loisier, Didier Paris, François Patriat et Didier Martin (Benoît Bordat et Hubert Brigand étaient excusés, retenus par d’autres engagements). La suppression progressive de la détaxation du GNR, envisagée d’ici 2030, a été le premier sujet abordé. « Ce projet ne doit pas voir le jour », a insisté Antoine Carré, vice-président de la commission « productions végétales » de la FDSEA. L’exploitant de Verrey-sous-Salmaise a rappelé que les agriculteurs « payaient déjà le prix fort pour la dépollution… Les tracteurs coûtent 20, 30 voire 40 % plus cher qu’il y a dix ans. Derrière ces prix, il n’y a pas que l’inflation, il y a aussi des équipements qui permettent de dépolluer. À puissances égales, il faut réunir 100 tracteurs récents pour émettre autant de particules qu’un tracteur du début des années 2000 ! Nous avons donc énormément évolué et nous payons pour ça. La note serait pourtant encore plus salée si le GNR n’était plus détaxé, la mesure actuelle nous permet de récupérer 14 centimes au litre, cela doit être maintenu. Pour information, une exploitation consomme la plupart du temps 20 000 litres de GNR par an, cela peut même atteindre 50 000 litres dans de plus grandes structures : l’impact de cette détaxation irait donc de 2 800 à 7 000 euros ! ».

Tuberculose : ça traîne encore

Samuel Bulot, secrétaire général de la FDSEA, a enchaîné avec le dossier de la tuberculose bovine. L’éleveur du village de Prâlon déplore que la revalorisation des abattages intervenue le 22 février ne soit toujours pas rétroactive pour les éleveurs ayant « fait le travail » avant la date de l’arrêté : « Nous avions discuté de cette problématique avec le ministre de l’Agriculture lors de sa dernière venue dans le département. Le courrier qu’il nous a renvoyé nous informe que cette rétroactivité n’est pas possible… Une piste financière est néanmoins envisagée via le GDS, nous attendons confirmation. Les éleveurs qui ont réalisé leur prophylaxie de manière précoce doivent être indemnisés à la juste valeur de leurs animaux ». Samuel Bulot a demandé d’autres avancées en termes d’indemnisations : le paiement des indemnisations dans des délais plus courts et la prise en compte effective de la haute valeur génétique via les expertises.

« Un non-sens »

Jacques de Loisy, vice-président de la FDSEA, a pour sa part évoqué le dossier des grandes cultures. L’exploitant agricole de Hauteville-lès-Dijon s’étonne que la dérogation jachère Ukraine ne soit pas reconduite comme en 2022. « L’Europe dit stop à cette mesure alors que Poutine ferme le couloir humanitaire sur la mer noire… Nous allons donc repartir sur de la jachère, c’est un non-sens, un signe politique dévastateur. Nous voulons une Europe avec un peu de volonté politique car là, c’est une catastrophe ! ». Jacques de Loisy a abordé d’autres dossiers comme celui de la moutarde, en demandant de nouveaux moyens de protection. La dérogation du Minecto Gold, « en attendant mieux », doit notamment être reconduite. Les sujets du loup et des installations JA ont alimenté d’autres discussions avec les interventions de Baptiste Colson et Vincent Lavier, présidents respectifs des JA et de la Chambre d’agriculture. Agriculteurs et parlementaires semblaient visiblement partager les mêmes points de vue sur ces sujets.

Lors de cette rencontre, les parlementaires ont signé le « manifeste pour un élevage de ruminants durable, au service de territoires vivants », porté par la FNB, la FNPL, la FNO et la FNEC.