Formation
Tout savoir sur les circuits courts

Chloé Monget
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Durant deux jours, des futurs exploitants ont pu aborder les circuits courts lors de la formation « CAP Circuits courts » proposée par la Chambre d’agriculture de la Nièvre.

Tout savoir sur les circuits courts
Une dizaine de futurs exploitants a participé à la formation orchestrée les 10 et 11 juillet.

Les circuits courts étaient au cœur de la formation dispensée par la Chambre d’agriculture de la Nièvre les 10 et 11 juillet à Nevers. Décomposée en deux parties, elle avait pour but de présenter les tenants, les aboutissants ou encore les règles qui régissent ce système de vente. La présentation a été partagée entre : Amaury Fichot, conseiller d’entreprise, études économiques, études de marché, installations, références grandes cultures, et Clémence Guillaumet, conseillère en diversification, circuits courts, ateliers de transformation, approvisionnement local et animatrice de Bienvenue à la ferme 58.

Un programme dense

Ainsi, la première journée était dédiée aux prérogatives pour se lancer dans un tel système, aux différents types de circuits courts, à l’établissement d’un prix de vente, à la concurrence, à la qualité ou aux services proposés, à la communication ou encore à l’étude de marché. Amaury Fichot indique que « ces éléments doivent être mis en œuvre avant tout lancement afin de savoir si un tel système est faisable et en accord avec les attentes, les capacités financières ou bien le matériel de l’exploitant. Il ne faut pas partir à l’aveugle sur ce genre de projet ». La seconde journée fut consacrée à la réglementation pour la vente, la transformation ou l’accueil, mais aussi aux aspects juridiques, fiscaux et sociaux des activités diversifiées. Clémence Guillaumet rappelle d’ailleurs que « cette formation avait pour but de cibler les points de vigilances à mettre en place avant le lancement de l’activité (technique, production, sanitaire, revenus, etc.). Par exemple, les enjeux concernant le respect de la réglementation en matière d’hygiène sont multiples : sanctions administratives et financières, perte de chiffre d’affaires, et médiatique ». Elle insiste sur le fait que tous les résultats des contrôles sanitaires réalisés par les services de la DDETSPP sont notés et accessibles pour le grand public via : Alim’confiance (1) Pour mémoire, ce dispositif est prévu par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 (2) et les consommateurs peuvent consulter les résultats depuis le 3 avril 2017 (avec tous les contrôles réalisés depuis le 1er mars 2017). Clémence Guillaumet insiste : « en matière d’hygiène, il n’y a pas d’obligation dans les moyens mis en œuvre, mais bien une obligation de résultat ». Durant la formation, la réglementation en vigueur a été disséquée pour les viandes, les volailles, le lait et produits laitiers, les œufs, les végétaux. Enfin, d’autres thématiques ont été abordées à l’image de l’accessibilité des personnes handicapées aux magasins et autres bâtiments accueillant du public, les systèmes de caisse ou encore la signalétique/publicité.

Toujours utile

Pour les participants à la formation, le programme certes dense, était bien utile comme le précise Laura Mercier, 25 ans, en cours d’installation à Druy-Parigny en vente de veaux de lait. « Je prévois de faire des caissettes et de la vente au futur magasin de l’atelier de découpe de Saint-Benin-d’Azy (ndlr : nommé La Fermille). Pour moi, les circuits courts sont une manière de maîtriser sa production de A à Z et d’être maître dans ses décisions. Même si pour ce faire nous devons passer par l’apprentissage de la réglementation, cette liberté n’a pas de prix. De plus, certains éléments changent sans cesse et d’autres ne sont peu voire pas connus. Ceci dit, si la réglementation est abondante et parfois complexe, je pense qu’elle n’est pas insurmontable ».

Pour Marianne Aïach, 27 ans, en cours d’installation pour devenir apicultrice à Poil « il n’y a rien que je ne savais pas, mais c’est quand même bien de faire une mise à jour sur certains points comme l’étiquetage. Dans tous les cas, en apiculture la réglementation reste encore assez légère comparée à celle de la filière viande ».

Note : (1) Alim’confiance est accessible sur www.alim-confiance.gouv.fr
(2) https://agriculture.gouv.fr/alimconfiance-les-resultats-des-controles-sanitaires-accessibles-tous