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AG
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Ils n'ont pas fait sauter le pont, il en ont crée un : des éleveurs près d'Is-sur-Tille ont fait construire une belle passerelle sur l'Ignon, pour leurs 145 vaches laitières. La démarche ravit de nombreux acteurs, notamment les pêcheurs.

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Lors de l'inauguration de la structure, le 20 mai.

Près de 150 vaches qui traversent et se baignent dans une rivière de première catégorie : cela ne plaît pas toujours aux pêcheurs, loin s'en faut. Pour nombre d'entre eux, des progrès d'ordre écologique s'imposaient. Ces derniers sont aujourd'hui pleinement satisfaits après la construction d'une passerelle bétonnée. Aurélien et Fabien Buntz, les éleveurs concernés, ont mené à bien les démarches avec une remarquable implication de l'AAPPMA locale. La structure, d'un montant de 28 500 euros hors taxes, ne coûtera qu'un peu plus de 3 000 euros aux deux agriculteurs, après une subvention de 80% du Feader et de belles participations du monde de la pêche. Ce dernier a même intégralement financé la création de cinq abreuvoirs et l'achat de près de 4 km de clôtures. La facture de ce second dispositif s'élève lui aussi à plus de 30 000 euros TTC. Un « bon » mois de travail a également été nécessaire aux pêcheurs pour démonter les anciens barbelés et « rafraîchir » la végétation, par la même occasion.

Morale de l'histoire

Lors d'une petite cérémonie organisée le 20 mai, les membres du Gaec Buntz ont vivement remercié les différents acteurs impliqués dans le dossier, en particulier Henri Frochot, secrétaire de l'AAPPMA, mais aussi Luc Baudry, président du Sitiv (Syndicat intercommunal du bassin versant de la Tille supérieure de l'Ignon et de la Venelle), sans oublier l'entreprise locale Llorca pour la réalisation des travaux et bien sûr les différents financeurs et même donateurs du projet. « Je pense qu'aujourd'hui, tout le monde est satisfait et tout le monde s'y retrouve », confie Fabien Buntz, « cela va s'en dire, en plus des vaches, les pêcheurs peuvent eux aussi emprunter la parcelle pour changer de berge. Les nouvelles clôtures ont été installées de manière à leur laisser suffisamment d'espace entre les prairies et les berges pour pouvoir pratiquer leur loisir. La morale de l'histoire, dans tout cela, est sans doute que l'agriculture et l'écologie peuvent s'entendre et construire de beaux projets, en bonne intelligence. L'agriculture conventionnelle est souvent critiquée, cela est regrettable car elle sait aussi s'adapter et répondre aux besoins et demandes de l'écologie. Il n'y a pas que le bio, qui œuvre dans ce sens. Aujourd'hui en est un bel exemple ».

 

Fabien Buntz, dans l'un des cinq abreuvoirs financés par le monde de la pêche.