Nuisibles
Ces oiseaux qui causent d'importants dégâts

Christopher Levé
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Chaque année, les agriculteurs doivent faire face aux dégâts provoqués par les nuisibles. Les sangliers, mais aussi les oiseaux avec les corneilles, les corbeaux freux et les pigeons ramiers, qui s'attaquent aux petits pois et aux tournesols. 

Nuisibles
Chaque année, les tournesols ou encore les petits pois, voire les maïs, sont pris d'assaut par les oiseaux.

Entre les semis et la levée, en période de végétation, ou encore avant la récolte, les corneilles, corbeaux freux et pigeons ramiers causent d’importants dégâts dans les champs, sur les petits pois, parfois les maïs, mais surtout les tournesols. « Les dégâts aux semis causent des pertes de surface, qui derrière engendre des pertes de volume. Des pertes accentuées lorsque les oiseaux se nourrissent avec les petits pois formés et les tournesols », indique Thierry Michon, élu à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, en charge de la faune sauvage.
Sur la période 2014-2018, les corneilles sont responsables de 174 740 euros de dégâts constatés chiffrés par les agriculteurs, sur l’ensemble du département. Et les corbeaux freux de 345 000 euros. « On arrive à un total de 520 000 euros de dégâts pour ces deux espèces », retient Thierry Michon.
Pour les pigeons ramiers, s’il n’y a pas encore de données chiffrées recensées, l’élu à la Chambre assure que « les dégâts sont d’un montant bien plus important que cela ».
Pourtant, la problématique des pigeons ramiers n’est pas si ancienne que cela. « Depuis le changement climatique, le pigeon ramier ne migre plus. Lorsque je faisais du tournesol il y a 30 ans, il migrait. Il y avait déjà le problème des corbeaux et des corneilles, mais pas des pigeons. Maintenant, les pigeons ramiers sont présents au printemps, car le climat leur convient ici désormais à cette période ». Avec la reproduction de l’espèce, les dégâts sont donc de plus en plus importants, malgré les prélèvements.

L’importance de déclarer les dégâts

Des prélèvements faits par les chasseurs mais aussi par les agriculteurs grâce au caractère reconnu « d’espèce susceptible d’engendrer des dégâts aux cultures », ou plus communément appelé nuisible. « Tous les ans, est fait le classement pour trois espèces : le lapin de garenne, le sanglier et le pigeon ramier (par la DDT, les chasseurs, les agriculteurs, les associations environnementales et des experts). Une réunion a eu lieu en avril où le sanglier a été validé, le lapin de garenne a été supprimé sur tout le département sauf sur les voies ferrées, et le pigeon ramier a été validé malgré deux oppositions car dans le département, il n’y a pas de document attestant des dégâts chiffrés », détaille Thierry Michon. « Il faut préciser que malgré le fait que le pigeon ramier soit une espèce chassable, la FDC (fédération départementale des chasseurs) de l’Yonne a bien conscience de la problématique qu’il engendre envers le monde agricole et l’a donc soutenu pour qu’il soit voté comme nuisible ».
Si aucune indemnisation n’est pour le moment mise en place pour les dégâts liés aux oiseaux, Thierry Michon et la Chambre d’agriculture de l’Yonne encouragent les agriculteurs à déclarer leurs dégâts « afin que l’on puisse toujours défendre le classement comme nuisible de ces espèces, pour qu’ensuite les agriculteurs puissent intervenir ou faire intervenir quelqu’un pour protéger leurs cultures, à travers des prélèvements ».
Les corneilles et les corbeaux freux sont quant à eux classés tous les trois ans. Le prochain vote aura lieu en 2023 pour une classification comme nuisible, ou non.