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Auxois, passion d'une famille

AG
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Abel Bizouard, éleveur sur la commune de Sussey, retrace l'histoire du cheval Trait Auxois dans un livre. L'implication de sa famille dans la préservation de la race y est aussi abordée.

Auxois, passion d'une famille
Le Côte-d'orien de 69 ans vend son ouvrage dans les maisons de la presse de Saulieu et Pouilly-en-Auxois.

Non, les confinements n'ont pas eu que des inconvénients. Un soir de novembre 2020, Abel Bizouard décide de prendre la plume et d'écrire un livre sur son cheval favori. « Les soirées étaient plus que longues avec le couvre-feu ! Je suis allé au bout de mon idée après en avoir parlé à mes enfants. Je n'avais jamais écrit de livre, ce fût une grande première pour moi », confie celui que l'on ne présente plus dans le monde équin. Il aura fallu un an de travail pour tout rédiger, trouver les illustrations les plus pertinentes et assurer la mise en page de tous les éléments. Abel Bizouard a ensuite démarché plusieurs imprimeurs avant de s'engager avec une entreprise dijonnaise. L'ouvrage de 160 pages, préfacé par François Sauvadet, président du Conseil départemental, est disponible au prix de 30 euros dans les maisons de la presse de Saulieu, Pouilly-en-Auxois et bien sûr directement auprès de l'auteur.

Cinquième génération

La famille Bizouard a toujours été très proche des chevaux Trait Auxois. Jules, le grand-père d'Abel, en élevait déjà lorsque la race a été officiellement reconnue en 1913, il est même devenu étalonnier. « Mon père et mes oncles ont fait perdurer l'élevage, j'ai moi-même poursuivi l'activité avec la plus grande passion. Mon fils Florian élève des Auxois depuis son plus jeune âge et la relève est d'ores-et-déjà assurée avec ma petite-fille Léane, qui a eu le bonheur de remporter le concours au dernier salon de l'agriculture », mentionne l'ancien responsable de formation au lycée viticole de Beaune, lui-même lauréat à Paris en 1989 et 1990. Abel Bizouard est encore très actif et reste animé par la volonté de transmettre ses connaissances au plus grand nombre. L'éleveur du hameau d'Argey forme des jeunes de la MFR Auxois sud-Morvan dans le cadre du challenge Équi-Trait. Lauréate en 2020 de la finale nationale et seconde cette année, son équipe vient de se qualifier pour une nouvelle finale qui se tiendra lors du prochain Sia. Deux jeunes de la maison familiale ont récemment investi dans le Trait Auxois : « c'est une très bonne nouvelle et une grande fierté, ils ne se seraient peut-être pas lancés dans le cheval sans cette participation à Equi-Trait. Toute nouvelle personne qui opte pour l'Auxois contribue à sa façon à la préservation de cette race à faibles effectifs ».

Le plein d'atouts

Le Trait Auxois fait partie de « notre patrimoine », comme le souligne Abel Bizouard : « nous devons tout faire pour le préserver. Ce cheval le mérite, il a bon mental, il est puissant, endurant, rustique et très intelligent quand on le respecte. Sa valeur ajoutée est souvent sous-estimée, car l'image du cheval est souvent décriée. Pour certains, avec les chevaux, il y a beaucoup plus de dépenses que de recettes. Or, si un éleveur s'en occupe bien, le Trait Auxois rapporte autant qu'une autre production. Rappelons-le ici : le cheval ne nécessite pas beaucoup de travail, il reste au pré toute l'année, les frais d’élevage sont extrêmement peu peu élevés. L'herbe lui suffit, nous l'engraissons sans le moindre complément alimentaire. En terme de valorisation, il s'agit peut-être de l’espèce dont le prix a le plus augmenté ces dernières années, avec des cours du marché du cheval passés d'1 à 2,50 euros minimum au poids vif ». Contact : 06 62 38 45 46, bizouard.bebel@wanadoo.fr

Sur une pub Nissan
livre

Sur une pub Nissan

« Auxois, passion d'une famille » comprend de nombreuses anecdotes. Abel Bizouard et l'un de ses chevaux ont d'ailleurs participé à une publicité pour la marque automobile Nissan. Sophie Thalmann, ancienne miss France, est déjà venue à la rencontre du Côte-d'orien pour écrire sur le retour du Trait Auxois dans les vignes. Abel Bizouard figure également sur une pièce de collection de la monnaie de Paris, lors d'un travail dans le vignoble (l'éleveur est d'ailleurs le précurseur du retour du cheval dans les vignes).