Colloque Objectif cultures propres
Le retour d'expérience d'un agriculteur de Côte-d'Or

Berty Robert
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Benoît Collardot est agriculteur en Côte-d’Or. Il sera présent, le 11 mai, au colloque Objectif cultures propres organisé par Arvalis, sur la thématique du désherbage et apportera son retour d’expérience sur les leviers qu’il active depuis plusieurs années.

Le retour d'expérience d'un agriculteur de Côte-d'Or
Benoît Collardot est invité à faire part de son expérience en matière de désherbage, lors du colloque Objectif cultures propres du 11 mai à Corcelles-lès-Cîteaux.

Exploitant en grandes cultures dans la plaine dijonnaise, Benoît Collardot a mis en place, depuis plusieurs années, dans ses pratiques culturales, un certain nombre de leviers lui permettant de désherber ou de lutter contre les mauvaises herbes sans pour autant avoir recours à des produits phytos. Une approche qui fait de lui un intervenant appréciable dans le cadre du colloque Objectif cultures propres (OCP) organisé le 11 mai par Arvalis et plusieurs partenaires, dont la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, à Corcelles-lès-Cîteaux. Sur ce type d’évènement, le retour d’expérience apporté par des agriculteurs est toujours précieux. En l’occurrence, la contribution de Benoît Collardot aura au moins un mérite : celui de démontrer que, dans le domaine du désherbage, les schémas simplistes ne fonctionnent pas. « On doit être constamment à la recherche du meilleur équilibre possible, précise-t-il, pour atteindre le meilleur compromis entre les leviers utilisés et les résultats à obtenir, notamment économiques. On ne s’ancre pas dans un système précis. Et tout en sachant que, d’une année sur l’autre, les contextes changent… » Beaucoup d’observation, un pilotage cultural fin sont les conditions nécessaires à l’obtention d’un bon résultat.

Allongement des rotations, désherbage mécanique

Ces leviers, quels sont-ils ? « En premier lieu, je travaille sur l’allongement des rotations, avec l’intégration de cultures d’été, comme le soja, le tournesol… J’ai tenté l’intégration du sorgho grain, mais ce n’est pas une culture « miracle » en termes de conduite et de valorisation, surtout dans notre région. Néanmoins, avec deux cultures d’été de suite, j’obtiens un bon levier de maîtrise de l’enherbement qui pourrait affecter les cultures d’automne ». Benoît Collardot relativise toutefois et prend soin de préciser qu’une telle solution est aussi envisageable parce qu’il se trouve dans une zone comprenant des sols moyennement profonds à profonds, qui permettent de faire ces choix, ce qui n’est pas le cas dans d’autres secteurs de Côte-d’Or. Autre levier privilégié : le désherbage mécanique. Notre agriculteur a pu investir dans une herse étrille et dans une bineuse équipée de caméras, ce qui lui permet de biner des cultures à grand écartement, telles que le tournesol. « Il faut d’ailleurs préciser, souligne Benoît Collardot, que la bineuse a pu bénéficier du soutien financier lié au Plan de relance, tout comme mon semoir de semis direct. Je crois c’est important de préciser qu’une politique publique peut aider à avancer sur ces questions ».

L’arme du semis direct

Le semis direct, justement est le troisième levier utilisé par Benoît Collardot : par exemple, il va tenter, lors de la prochaine campagne ce semis direct derrière un soja, afin d’éviter de remettre en germination des vulpins. « Dans une succession culturale, précise-t-il, on peut faire un labour pour implanter du soja, parce que le champ commençait à se « salir ». Le but est donc de repartir sur une parcelle propre, mais comme, par le labour, on a mis les mauvaises graines en profondeur, on peut procéder à un semis direct, le temps que les mauvaises graines pourrissent et perdent leur pouvoir germinatif ». En guise de quatrième levier envisageable, Benoît Collardot évoque le labour occasionnel : « on cible les parcelles où il y a eu des échecs de désherbage contre les graminées (brome ou vulpin). C’est très ponctuel, cela peut intervenir une année sur cinq ou sept mais c’est un très bon levier pour remettre le compteur à zéro ». En conclusion, pour Benoît Collardot, bien mener le désherbage oblige à réaliser un travail de diagnostic de ses parcelles. « C’est aussi valable pour la lutte chimique, pour lesquelles certaines parcelles nécessiteront deux désherbages d’automne, alors que pour d’autres, un seul suffira. Il faut trouver l’équilibre technico-économique ».

Note Pour vous inscrire et participer au colloque OCP du 11 mai, cliquez sur ce lien.