Climat
Quelles conséquences à venir pour les travailleurs ?
Avec le changement climatique et les aléas de plus en plus récurrents, les cultures et les animaux ne seront pas les seuls à souffrir dans les années à venir. Les salariés aussi seront confrontés à cela, avec un impact possible sur les conditions et horaires de travail. Le phénomène dit du « stresse thermique du travailleur » pourrait notamment considérablement s’accentuer.
Comme le dit Édith Foucher, responsable du département territoires, environnement et terroirs, à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, « le changement climatique aura, demain, un impact sur le monde agricole et ses ouvriers. Cela veut dire que les périodes de travaux pourraient être modifiées, l’organisation de la main-d’œuvre aussi ».
Actuellement, en lien avec le Code du travail, des horaires sont définis pour le travail des salariés. Cependant, « le changement climatique pourrait amener à faire des modifications importantes sur la partie employeur. On le voit déjà avec l’application du plan sécheresse dans des exploitations qui doivent adapter leurs horaires à celles d’interdiction d’irrigation ».
C’est aussi le cas pour les domaines viticoles, par exemple, où les salariés adaptent leurs horaires l’été, en commençant souvent plus tôt, pour éviter les fortes chaleurs. « Mais cela a un impact sur la rémunération car elle n’est pas la même sur les horaires de jour et les horaires de nuit », continue Édith Foucher.
Un impact sur les cultures comme sur ceux qui les cultivent
Aussi, la responsable de pôle à la Chambre estime que dans les années à venir, « il y aura sans doute des règles à respecter pour les employeurs, différentes de celles d’aujourd’hui, en ce qui concerne les équipements de salariés ».
Et selon les prévisions de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, le phénomène du « stress thermique du travailleur » pourrait aussi considérablement s’accentuer. « Le changement climatique a, et continuera d’avoir, un impact sur les cultures, mais pas seulement. Il y aura de plus en plus de températures ou de conditions météorologiques qui auront un impact sur le stress thermique des salariés, que ce soit lié au froid ou au chaud », assure-t-elle.
Cela se fera ressentir notamment en viticulture, la branche composée du plus grand nombre de salariés dans le département, où le nombre de travailleurs soumis à ces stress thermiques pourrait s’accroître à horizon 2100 (voir schéma ci-contre). D’ici là, tous espèrent que des solutions seront trouvées afin de protéger au mieux les travailleurs du monde agricoles et viticoles.