Sangliers
Du « monde » dans les bois

AG
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Le président de la commission « dégâts de gibier » de la FDSEA de Côte d'Or évoque une réunion avec l'administration et la Fédération départementale des chasseurs.

Du « monde » dans les bois
Météo, agrainage, fructification : une forte reproduction des sangliers est redoutée par Thierry Besançon, alors que les populations sont déjà trop élevées.

C’est devenu une habitude : la profession agricole rencontre les services de l’État et la Fédération des chasseurs au moins une fois dans l’année pour discuter des dégâts de sangliers. « L’objectif est de dresser un état des lieux dans le département, d’analyser la situation afin d’anticiper et trouver des solutions si besoin », commente Thierry Besançon, responsable du dossier à la FDSEA de Côte-d’Or. L’agriculteur d’Avelanges relate les discussions qui se sont déroulées début décembre : « tout le monde s'accorde à dire que les populations de sangliers sont beaucoup trop importantes sur notre territoire. Un maximum de prélèvements est nécessaire pour revenir à une situation un peu plus normale ». Dans les secteurs les plus difficiles, il semblerait que les sangliers sortent un peu moins dans les cultures ces derniers temps, mais « une chose est sûre » selon Thierry Besançon : « il y a encore beaucoup de monde dans le bois, beaucoup trop… Nous le savons à l’avance : ils ressortiront tôt ou tard, en fonction des stades de nos cultures. C’est pourquoi il ne faut surtout pas lever le pied en termes de prélèvements. La Fédération des chasseurs en a conscience, j’espère qu’elle saura se faire entendre sur le terrain, car au vu des conditions climatiques, de l’agrainage réalisé et de la fructification tardive mais importante dans les forêts, tout laisse à penser qu’il y aura une bonne reproduction de sangliers cette année ».

Règlements en suspens

Le responsable côte-d’orien revient sur un avis « divergent » lors de cette réunion : « il s’agit encore une fois de l’agrainage. C’est un piège dans lequel il ne faut pas tomber. Oui, l’agrainage retient les sangliers dans les bois. À très court terme, nous pourrions presque l’entendre, mais à moyen et plus long termes, c’est une véritable catastrophe car cette pratique favorise la reproduction, les populations continuent de se multiplier et les problèmes ne font qu’empirer dans nos parcelles ». Thierry Besançon ajoute une autre problématique, relative aux indemnisations : « un certain nombre de dossiers, et non des moindres, ne sont toujours pas réglés. Plusieurs exploitations n’ont toujours pas été indemnisées malgré de très gros dégâts courant 2022. Nous le déplorons et nous le dénonçons ».

Avancées à l’horizon

En plus de l’évolution des prélèvements et du règlement de ces indemnités, le responsable agricole a également les yeux rivés sur une rencontre programmée le 31 janvier en niveau national : « la FNSEA et la Fédération nationale des chasseurs, pour ne citer qu’elles, se mettront d’accord pour faire baisser une fois pour toutes les populations de sangliers. Un accord sera signé, de nouveaux outils de régulation seront mis à disposition comme le piégeage ou encore la possibilité de prélever plus librement des sangliers dans les parcelles agricoles. Cet accord devrait aussi déboucher sur des modifications au niveau des indemnisations et des franchises. Une commission régionale se tient le 13 janvier pour intégrer nos demandes et spécificités locales dans ce dossier ».

Barèmes d'indemnisation

La formation spécialisée de la Commission départementale de la chasse et la faune sauvage s’est réunie pour fixer le prix d’indemnisation des denrées agricoles. Cette année, l’État participe au financement de l’indemnisation des dégâts de gibier à hauteur de 20 millions d’euros répartis sur l’ensemble des Fédérations départementales des chasseurs. Voici le barème, en euros par quintal. Blé n° 2 : 30,40, blé n° 1 : 31,40, blé panifiable supérieur : 32,90, blé améliorant : 36,40, blé dur : 41,10, orge de mouture : 27,10, orge brassicole d’hiver : 34,30, orge brassicole de printemps : 29,90, avoine noire ou blanche : 26,10, seigle : 29,90, triticale : 28,30, colza : 61,20, pois protéagineux : 37,50, féveroles : 37,80, paille 3, maïs grain : 29,80, maïs ensilage : 6,70, tournesol : 59,40, tournesol oléique : 62,50, soja : 62. Pour les cultures en agriculture biologique, l’exploitant doit fournir sa facture de vente. Dans le cas contraire, le prix est celui de la culture conventionnelle, majoré de 20 %.