Une nouvelle attaque de loup a été constatée en Côte d'Or. Cette fois, c’est le secteur des Hautes-Côtes qui en a fait les frais.
Deux brebis le 13 octobre à Reulle-Vergy, une troisième à Ternant le jour suivant : voici le bilan d’une double attaque de loups dans les Hautes-Côtes. Cédric Naudin a été le premier éleveur sinistré. Pour ce jeune Côte-d’orien de 36 ans, il n’y a aucun doute sur l’identité du prédateur, le moutonnier ayant capturé des images à l’aide d’une caméra de chasse : « J’ai plusieurs films de quelques secondes, il y a même deux loups… Cela a été confirmé par l’OFB. Et nous le voyons bien sur les deux brebis mortes : les traces laissées par les crocs sont différentes d’un animal à l’autre ». Le lendemain de l’attaque, à quatre kilomètres de là, le loup a pris pour cible une brebis d’Aurélien Guenot, sur la commune de Ternant.
En plus du lynx
Ces trois ovins sont-ils les premières victimes du loup dans ce secteur de la Côte-d’Or ? Rien n’est moins sûr. « Ces temps passés, il y a déjà eu des attaques dans le coin avec plusieurs moutons retrouvés morts par leurs propriétaires, mais la présence du loup n’a toutefois jamais été prouvée, du moins à ma connaissance », confie Cédric Naudin, éleveur de 150 brebis en race Berrichon du Cher, en Gaec avec Pascal, son père. Une autre mésaventure était déjà arrivée aux deux membres du Gaec du val de Vergy : « c’était l’année dernière, notre troupe ovine avait fait l’objet de trois attaques successives en l’espace de deux mois. Une brebis y a laissé la vie à chaque fois… Je suis persuadé que là, il s’agissait d’un lynx. Des contacts connaissant bien cet animal en étaient convaincus d’après les photos que j’avais prises. L’OFB n’excluait pas non plus cette hypothèse, d’autant plus que l’animal avait été vu du côté de Meuilley, à seulement cinq kilomètres à vol d’oiseau de notre exploitation. Moi-même, je suis sûr à 90 % d’en avoir vu un lors des foins, j’étais en train de presser et j’ai vu cet animal. Au début, je me demandais bien ce que c’était… ».
Que faire maintenant ?
Lynx et loups ne font vraiment pas bon ménage avec l’élevage ovin : les éleveurs sont forcément dépités, à l’image de Cédric Naudin : « mes deux brebis allaient mettre bas en décembre… Après cette attaque, j’ai aussitôt rentré mes ovins sous les bâtiments. D’ordinaire, le lot concerné, je ne le rentre pas avant la mi-novembre… Le sentiment qui me domine aujourd’hui, c’est l’incompréhension. Que dois-je faire maintenant ? Je n’ai pas envie ressortir mes bêtes pour nourrir les loups. Alors certes, la DDT vient de me prêter un filet, il vient d’arriver aujourd’hui. Mais sans parler des contraintes que ce dispositif engendre dans le travail, son utilité serait sans doute plus grande à partir de la prochaine mise à l’herbe. Or, je dois rendre l’équipement en février… Bref, je ne sais pas du tout quoi faire ! ».