Le vendredi 20 octobre, la société d’agrivoltaïsme GLHD est intervenue auprès d’étudiants de BTS Acse au lycée agricole d’Auxerre La Brosse, avec l’objectif de présenter concrètement ce qu’est l’agrivoltaïsme et de mettre en avant les projets en cours dans le département.
Pour Florian Fillon, coordinateur territorial pour la Bourgogne Franche-Comté à GLHD, cette intervention du vendredi 20 octobre auprès d’étudiants du BTS Acse du lycée agricole d’Auxerre La Brosse « s’inscrit dans une démarche de pédagogie autour de nos projets que l’on a depuis deux ans où on essaye d’expliquer à la population locale et aux services de l’État les problématiques que rencontrent les agriculteurs et comment le projet d’agrivoltaïsme va permettre de répondre en partie ou totalement à ces problématiques. Cela passe par de la pédagogie et on est dans cet esprit-là avec l’intervention à La Brosse ».
D’ailleurs, l’agrivoltaïsme, c’est ce que c’est concrètement ? « C’est le fait de produire à la fois, sur une parcelle agricole, de l’énergie d’origine solaire et de l’agriculture », répond Christopher Cosmus, chef de projets à GLHD. « L’agrivoltaïsme se distingue du photovoltaïsme au sol. Il y a d’ailleurs un cadre réglementaire dans l’agrivoltaïsme, qui date du 10 mars dernier, qui demande que la production agricole soit significative dans un projet agrivoltaïque », poursuit-il.
Six projets dans l’Yonne
En matière d’agrivoltaïsme, l’Yonne occupe une place forte sur le territoire français, avec plusieurs projets importants en cours de développement. Pour GLHD uniquement, ce sont six projets distincts en cours, incluant 70 agriculteurs, pour une surface totale d’un peu plus de 600 ha « qui demain serait dédiée à de l’agrivoltaïsme », reprend Florian Fillon.
« L’agrivoltaïsme ne veut pas dire que transformer une parcelle agricole vers une production énergétique. D’ailleurs, la loi sur l’agrivoltaïsme met bien en avant que la production agricole doit être principale et que la production énergétique doit être associée. Là-dedans, on essaye aussi d’intégrer une notion de reconquête de la biodiversité par un changement de pratique, par des plantations de haies, par tout un tas de dispositifs qui permettent de favoriser cette biodiversité », continue-t-il.
Un moyen de favoriser l’installation
Si l’agrivoltaïsme permet à des agriculteurs de diversifier leur(s) production(s), il peut également permettre à des jeunes de s’installer. C’est le cas de Rémy Collon, intervenue ce jour-là pour parler de son futur projet. S’il n’a encore que 17 ans et est toujours en étude (en apprentissage en élevage bovin et grandes cultures), ce dernier anticipe déjà l’après. « J’ai un projet sur les hauts plateaux de l’Yonne, avec 14 autres exploitations, sur une surface de 190 ha environ, dans le canton de Cruzy-le-Châtel. Ce projet concerne des terres à faible potentielle qui produisent entre 30 et 40 q/ha de blé en moyenne. Dans ce projet d’agrivoltaïsme (prévu pour 2027), l’objectif est de réintroduire de l’élevage ovin (350 animaux pour commencer) dans nos exploitations mais aussi de continuer de produire des céréales sous les panneaux solaires », détaille le jeune homme.
Mais pourquoi choisit-il de s’installer avec un projet d’agrivoltaïsme ? « Aujourd’hui, il est difficile pour un jeune de reprendre une exploitation, surtout dans certains secteurs. Un projet d’agrivoltaïsme peut aider les jeunes comme moi à s’installer. Je ne suis pas sûr que je m’installerais directement à l’issue de mes études sans ce type de projet ». Aussi, Rémy Collon souhaite faire une agriculture « différente ». « Je ne souhaite pas faire une agriculture « classique » avec une rotation simple et un élevage d’animaux. Je souhaite me diversifier, faire évoluer l’exploitation ». L’agrivoltaïsme représente donc une possibilité dans cette démarche.