Vétérinaires ruraux
Des étudiants en visite dans la Nièvre et l'Yonne

Christopher Levé
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Dans le cadre de l'action visant à renforcer le maillage territorial vétérinaire dans la Nièvre et l'Yonne, neuf étudiants vétérinaires de l'école de Lyon étaient en visite dans ces deux départements, lors de la semaine du 16 au 20 octobre. Ces derniers ont pu rencontrer des vétérinaires et des éleveurs, mais aussi découvrir les nombreux atouts attractifs des deux territoires. 

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Neuf étudiants de l'école vétérinaire de Lyon étaient dans la Nièvre et dans l'Yonne pour échanger avec des vétérinaires, des éleveurs et les acteurs économiques et touristiques du monde agricoles des deux territoires.

Dans le cadre de l’action visant à renforcer le maillage territorial vétérinaire, les Chambres d’agriculture de l’Yonne et de la Nièvre, les Conseils départementaux 89 et 58, la fédération des GDS de Bourgogne Franche-Comté, les groupements techniques vétérinaires de BFC, le syndicat régional des vétérinaires d’exercice libéral et l’ordre des vétérinaires de BFC ont organisé une semaine « découverte des métiers de vétérinaires, d’éleveurs et de l’attractivité des territoires de la Nièvre et de l’Yonne », du 16 au 20 octobre.
Pour Romaric Gobillot, élu à la Chambre d’agriculture de la Nièvre et président de la section bovine à la FDSEA 58, « l’objectif à travers cela est de montrer ce qui se fait dans nos territoires ». « On leur a présenté les atouts et les attraits du département dans la vie au quotidien, aussi bien les clubs de sport et toutes les animations dont on peut bénéficier quand on est sur le territoire, mais aussi le travail que peuvent avoir les vétérinaires ici », ajoute Gilles Abry, élu au Conseil départemental, en charge du dossier.
Pour cela, ils ont pu visiter des cliniques vétérinaires ainsi que des exploitations lors de leur passage dans les deux départements : le mardi 17 octobre dans la Nièvre, puis le mercredi 18 octobre dans l’Yonne. « Notre but est de donner envie à de jeunes étudiants de venir, après leurs études, travailler dans un département comme le nôtre. Ce n’est pas parce que nous sommes des départements ruraux qu’il n’y a pas de nombreuses activités pour les jeunes », poursuit Gilles Abry.
Une attractivité au sein des territoires mais aussi dans le travail, selon l’élu du département. « Le travail est probablement plus intéressant à la campagne et plus diversifié que dans les grandes villes car les vétérinaires interviennent sur tous les animaux. Aussi, dans le milieu rural, le vétérinaire n’est pas seulement la personne qu’on appelle en cas d’urgence, c’est aussi le conseiller au quotidien. Il y a un vrai lien qui se crée avec les éleveurs », assure-t-il.

La vie familiale et sociale, une priorité

Désormais, « l’objectif est de continuer d’échanger », confie Nadine Darlot, vice-présidente à la Chambre d’agriculture de l’Yonne. « On a déjà des pistes de travail après avoir écouté les étudiants. Lorsqu’ils nous parlent de leur crainte de conserver une vraie vie sociale à la campagne, on se dit qu’il y a certainement beaucoup de choses à mettre en place pour améliorer cela ». « On l’a vu en échangeant avec les étudiants : ce n’est pas vraiment le métier en tant que tel qui les questionne mais plutôt la vie dans un milieu rural. La vie familiale et sociale est la priorité des gens, plus que le salaire », affirme Romaric Gobillot. « Mais cela n’est pas lié au monde agricole, chez les artisans, il y a la même inquiétude », reprend Nadine Darlot.
Plusieurs pistes de travail sont d’ores et déjà à l’étude. « Cela peut passer par la création de maison d’accueil pour les jeunes, qui se retrouveraient, peu importent leurs professions : des vétérinaires, des artisans, des médecins… Il y a aussi une réflexion sur l’aspect communication de ce qui se fait dans nos territoires. On s’aperçoit que les jeunes ne savent pas ce qui se passe dans nos départements. Il faut mettre en avant nos atouts », conclut Nadine Darlot.

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Les étudiants ont visité des cliniques vétérinaires et des exploitations durant les deux jours, avec un passage à Leugny (89) pour déjeuner avec certains vétérinaires et éleveurs de l'Yonne.

Vétérinaire, un rêve d'enfant qui devient réalité

Qui n’a jamais dit, lorsqu’il était enfant : « plus tard, je veux être vétérinaire ! ». Ce rêve, Quentin Oriol et Juliette Pouget (deux des neuf étudiants lyonnais) l’ont eu et sont en passe de le réaliser. « Je veux faire vétérinaire depuis que je suis trop petit pour m’en souvenir », confie le premier. « Pour moi, aussi c’est un peu le cliché de la petite fille qui veut devenir vétérinaire », rit Juliette Pouget.
Les deux rêvaient d’être vétérinaires, oui, mais l’attrait pour l’activité rurale est venu bien plus tard. « Initialement, lorsque je suis rentré à l’école, je m’intéressais surtout à la médecine auprès des chats », avoue Quentin Oriol. « Puis, j’ai appris à découvrir d’autres animaux, comme les vaches et j’ai vraiment apprécié. J’y ai pris goût, peut-être même plus qu’à la pratique sur les chiens et les chats finalement. Le fait d’être dehors, d’aller d’élevage en élevage, c’est ce qui me plaît ».
Chez Juliette Pouget, c’est la médecine canine qui primait, à l’origine. « Mais je n’ai jamais voulu me fermer de porte. Au cours de mon cursus, j’ai pu faire des stages variés, notamment dans un élevage de vaches laitières où j’ai pu découvrir le quotidien d’un éleveur. Cela m’a permis, à moi qui viens de la ville, de découvrir complètement le milieu rural. Cela m’a plu et j’ai voulu creuser la médecine sur d’autres animaux que je n’avais pas l’habitude de fréquenter ».