Châtillonnais
Vers une belle récolte
Les vendanges 2022 sont là ! Ce millésime s’annonce des plus prometteurs malgré une campagne où les incertitudes de la sécheresse ont fait craindre régulièrement des pertes de récoltes conséquentes.
Dès début avril, alors que le départ en végétation s’annonce précoce, on esquive à quelques jours près les dégâts de deux épisodes gélifs avec des températures de -6 °C sous abri pour le premier et -3 °C pour le second au 10 avril. Un grand ouf de soulagement, le potentiel de récolte, peu impacté, reste suffisant… Une semaine plus tard, à la faveur d’une belle hausse des températures, le week-end Pascal voit se généraliser le débourrement. Du chaud, du sec mais des pluies au bon moment résument ce millésime. Dès le mois de mai, le déficit hydrique est marqué. La vigne aux besoins modérés et dont le système racinaire peut explorer des horizons profonds, n’en souffre pas. En fin de mois, alors que les premières fleurs apparaissent, un arrosage léger arrive à point nommé.
La vigne est particulièrement sensible aux besoins en eau entre le débourrement et la floraison. Les précipitations de juin, sans les effets dévastateurs des orages, vont littéralement sauver la quantité de récolte en permettant la formation de belles baies, malgré un pic caniculaire précoce entre le 10 et le 20 enregistrant des températures à plus de 37 °C sur les stations. Ces arrosages salvateurs en ce mois de fenaison vont donc permettre la formation de belles grappes et limiter ultérieurement l’insuffisance de pluies amplifiée par les chaleurs et le vent des mois suivants.
Par la suite, l’ensoleillement étant bien présent, l’avancement de la maturité des parcelles jusqu’à ces vendanges va dépendre notamment du hasard d’ondées géographiquement limitées à une vallée voire à quelques communes. Elles apportent certes des volumes d’eau capricieux mais au combien bénéfiques, du simple au triple jusqu’à un maximum cumulé de 30 à 70 mm selon les secteurs, ces quinze derniers jours. Nous étions, dans cette dernière ligne droite, un peu comme Jean de Florette espérant la pluie mais, heureusement pour nous, la providence a répondu à nos attentes. Quant à l’état sanitaire il est tout bonnement exceptionnel.
Toutes les conditions sont réunies pour un beau millésime et la météo engage à attendre sereinement l’optimum qualitatif des raisins. De belles vendanges 2022 pour les vignerons et leurs vendangeurs ! L’eau disponible pour la plante dépend bien sûr des conditions climatiques (ensoleillement, pluviométrie, vent…), de la vigne elle-même (choix du porte-greffe et du greffon) mais également de la qualité des sols (nature, profondeur, réserve utile, enherbement). Des sols argileux, comme ceux du Châtillonnais viticole, auront une capacité de rétention hydrique plus importante qu’un sol sableux par exemple mais, il est intéressant de savoir qu’en complément la matière organique retiendra 20 fois plus d’eau que l’argile.
Dephy Ferme 2022
Les enjeux en termes de biodiversité fonctionnelle des sols, de stockage du carbone, d’optimisation des traitements, de quantité et de qualité de la production, de protection de la ressource en eau et de préservation des terroirs ont conduit 12 exploitations viticoles châtillonnaises à s’inscrire dans le projet Dephy Ferme 2022, ce réseau national ayant pour vocation de développer, mutualiser et diffuser les expériences réussies en la matière. Notre projet Châtillonnais dénommé plus largement Dephy EcoVitiSol Bourgogne, doit permettre aux viticulteurs de mieux évaluer et comprendre l’impact des pratiques viticoles sur la qualité du sol et, de mettre en place des pratiques alternatives de contrôle des adventices. À partir des divers résultats d’expérimentations et d’échanges, les différentes actions des membres du groupe visent à valoriser techniquement et économiquement des pratiques vertueuses synonymes d’une viticulture durable en AOC régionales et, à ce titre, serviront de référence spécifique pour les appellations Bourgogne et crémant de Bourgogne, en plus du référencement national.
