Chien de troupeau
Un régional champion de France de chien de troupeau

Alexandre Coronel
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L'aérodrome de Loudes-Chaspuzac, en Haute-Loire, accueillait le 14 août la finale nationale de chien de troupeau sur bovins. Nicolas Blanc, éleveur laitier en Haute-Saône, s’est imposé avec son chien Ixos.

Un régional champion de France de chien de troupeau
Nicolas Blanc a remporté la victoire avec six points d’avance sur le second concurrent.

Entre averses et éclaircies, les 21 meilleurs chiens de troupeau de France ont concouru toute la journée du 14 août sur un terrain près de l’aérodrome de Loudes-Chaspuzac, en Haute-Loire, près du Puy-en-Velay. Les maîtres et leurs chiens étaient jugés par deux spécialistes : Dominique Roux, de la Loire, formateur et Joël Ballet, du Puy-de-Dôme, de l’Inrae. Le titre de champion de France revient à Nicolas Blanc, éleveur de montbéliardes en bio en Haute-Saône, à Boursières, près de Vesoul. Pour sa 8e finale, la deuxième avec son chien Ixos, il décroche la première place. En 2014, au Mazet-Saint-Voy, toujours en Haute-Loire, il avait terminé deuxième avec Alf, le père de son chien actuel. « J’ai eu mon premier chien de troupeau, explique l’éleveur de Bourgogne-Franche-Comté, aussitôt après m’être installé, en 1995, et j’ai participé à mon premier concours en 1997 ».

Pris au jeu

Si, au départ, sa motivation était d’avoir un auxiliaire de travail au quotidien dans sa ferme d’élevage, il s’est, petit à petit, pris au jeu des confrontations et de la compétition. « J’ai participé à un premier stage organisé par l’AFPASA (Association de formation agricole départementale) animé par Jean-Michel Joly, formateur à l’Institut de l’élevage et déjà plusieurs fois champion… C’est un peu lui qui est à l’origine des associations départementales d’utilisateurs de chien de troupeau : il nous a incités à nous fédérer en association pour nous former, pouvoir organiser des concours qualificatifs. Il nous a aussi transmis la passion du travail avec les chiens de troupeau et l’envie de concourir… », poursuit Nicolas Blanc. Parmi les premiers membres de l’ACT-70, l’éleveur en est devenu président. C’est principalement le travail sur les bovins qui l’intéresse. Sous l’égide de la Fédération des utilisateurs de chiens de troupeau (FUCT) copilotée par l’Institut de l’élevage, les Chambres d’agriculture et de l’AFBC (club de race du Border Collie), les associations locales organisent des concours sur bovins, ouverts à toutes les races. « Les épreuves sont calquées sur la réalité du travail en ferme », détaille Nicolas Blanc. Pendant une trentaine de minutes, le binôme éleveur-chien doit conduire une troupe de 5 à 8 génisses sur un parcours, avec des obstacles et des passages obligés, où ils sont jugés sur leurs aptitudes techniques (recherche, contrôle-immobilisation, conduite…) Outre l’émulation, la progression technique, ces concours sont aussi des moments de convivialité et d’échanges. Les passionnés de chiens de conduite forment une grande famille et se retrouvent régulièrement pour assister aux épreuves, s’ils n’y prennent pas directement part. « Depuis 2003 je n’ai jamais raté une finale. Mon chien, c’est mon outil de travail… qui me permet de partir en vacances ! »

Moment de grâce

Nicolas Blanc reconnaît avoir eu un peu de chance à Chaspuzac. « Pris par les chantiers d’ensilage juste avant de partir en finale je n’ai pas vraiment eu le temps de m’entraîner, même si mon ami Laurent Goux m’avait proposé de venir travailler sur ses génisses. Finalement, là où j’ai le plus travaillé c’est pour organiser le qualificatif fin juin, puisque c’était sur ma ferme ! Je suis arrivé sans stress, on a eu la chance d’avoir un petit coup de pluie qui a rafraîchi l’atmosphère, car Ixos aurait souffert avec les températures de la veille. Le tirage au sort nous a attribué un lot de petites génisses, dociles, qui allaient parfaitement avec le caractère d’Ixos : c’est un chien qui travaille de loin et n’agresse pas les animaux. Du coup, pendant l’épreuve de conduite j’ai pu marcher tranquillement tout droit, pendant 150 mètres, sans avoir besoin de me retourner une seule fois, avec derrière moi le lot de génisses qui avançait, poussé par Ixos. C’était un beau moment, qui a sûrement fait la différence avec les autres finalistes. » Cette victoire donne en tout cas un beau coup de projecteur sur l’association haut-saônoise des utilisateurs de chiens de troupeau ! Prochain rendez-vous : un concours amical de chiens de troupeau sur ovins organisé le 4 septembre sur l’exploitation d’Eric Tournier à Boult, près de Besançon, où seront proposés deux types de parcours : un « 1er concours » pour les novices et un parcours pour les plus confirmés.