Colza, blé, orge : aucune de ces trois cultures n'a exprimé son plein potentiel près de Genlis, sur les terres de Florian Moreau.
Les moissons d’été se sont terminées le 18 juillet à Labergement-Foigney, l’heure est désormais à la préparation des terres pour la prochaine campagne. Rencontré dans son tracteur la semaine dernière, Florian Moreau évoquait ses récentes récoltes avec quasiment que des déceptions. La première – et la plus importante — est à mettre à l’actif de l’orge d’hiver, en variété Faro, qui termine sur un bien terne 54 q/ha. « De loin, elles étaient belles, mais elles étaient finalement loin d’être belles… Toute cette humidité a fait du mal, même dans les moins bonnes terres où se sont développées des maladies. Il manque un peu de tout à cette culture… Descendre aussi bas en rendements ici ne doit pas être arrivé bien souvent », confie le jeune homme de 22 ans, installé depuis fin 2020 sur la ferme familiale. Le colza affiche lui aussi sur un score inférieur à la moyenne : « nous faisons d’ordinaire 38 q/ha quand tout va bien. Cette année, nous ne faisons que 33 q/ha, c’est dommage. Il était plutôt bon mais le rendement a été impacté par des surfaces inondées dans lequel le colza a péri, il n’y a donc pas eu de récolte ».
Même tendance pour le blé
Le blé n’a guère changé la tendance, à l’exception d’une des quatre variétés de Florian Moreau : « l’effet variétal s’est fortement ressenti cette année, selon si le blé était résistant ou non aux maladies. Ultim, pour commencer, a souffert de la septoriose malgré plusieurs interventions de notre part. Le rendement ne dépasse pas 60-65 q/ha. La bonne, voire très bonne surprise de l’année vient de la nouvelle variété Sphère, que nous avions semée pour la toute première fois. Nous faisons 20 q/ha de plus qu’Ultim. Il n’y avait pas beaucoup de Sphère dans l’assolement, c’est dommage, nous en aurions mis partout si nous avions su ! ». Deux autres variétés de blé avaient été cultivées cette année : « il y avait Providence, qui se caractérise par de l’échaudage à hauteur de 17 %, alors qu’il n’y avait pourtant pas un grain cassé dans la machine… Il y a sûrement eu de la maladie. Son rendement termine à 70 q/ha alors que nous étions dans des champs qui peuvent monter bien plus haut. La quatrième et dernière variété était Complice : elle a beaucoup versé, ce qui n’a pas aidé au bon remplissage du grain. Son rendement est de 67 q/ha. Ce sera d’ailleurs notre moyenne finale en blé cette année, sachant que nous visons généralement entre 75 et 80 q/ha ».
Et maintenant ?
Le jeune agriculteur se montre plus confiant pour ses trois autres cultures restantes, à savoir le tournesol, le soja et le sorgho grain : « les plantes sont plutôt belles mais rien ne dit que les conditions de récoltes ne seront pas aussi compliquées dans quelques semaines. Les champs ont pris beaucoup d’eau et avec le froid que nous avons eu, les récoltes pourraient être tardives ». L’heure est actuellement à la préparation des terres pour les semis de colza, espérés autour du 15 août. Selon les conditions météo à cette date, une plus grande surface pourrait être consacrée à cette culture : « les alises sont moins nombreuses qu’un temps et nous posent donc un peu moins de problèmes. C’est peut-être l’occasion de semer davantage de colza, d’autant qu’une dérogation nous donne le droit de mettre un peu d’azote à l’automne ». Le quotidien de Florian Moreau est également animé par la surveillance de ses tas de grains : « nous avons récolté à des taux d’humidité très limites, c’est-à-dire entre 15 et 15,5 % pour le blé. Il va falloir ventiler correctement pour assurer une bonne conservation, éviter tout échauffement et limiter le développement des insectes, la qualité de la production est déjà assez altérée comme ça… ».