Legta de Challuy
Transformation avec les élèves

Chloé Monget
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Dans le cadre de leur cursus, les élèves de seconde et de première (générale et technique) ont participé, depuis deux ans, à différents projets pour modifier les extérieurs du lycée. Retour sur l’avancement de ces derniers et détails de ceux à venir.

Transformation avec les élèves
Environ 25 élèves ont participé à la création du nouvel aménagement de la cour intérieure. Crédit photo : Romain Gelos.

Depuis deux ans, le Legta de Challuy, en partenariat avec le Conseils d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement de Bourgogne-Franche-Comté (CAUE BFC), travaille avec les élèves de seconde et de première afin qu’ils se réapproprient leur lycée. Ainsi, différentes actions ont été menées, Romain Gelos, professeur en aménagement et valorisation des espaces, revient sur celles-ci, tout en posant les jalons pour l’année scolaire prochaine. Il rappelle : « tout ceci a été fait dans le cadre de l’option EATDD : écologie, agronomie, territoire et développement durable. Uniquement proposée dans les lycées agricoles, cette option permet aux élèves de cursus général et technologique de découvrir d’autres horizons ».

Lifting de la cour intérieure

Pour rappel, la première année de partenariat s’était attachée à créer du mobilier en bois de récupération pour agrémenter les abords du Legta (voir TDB n° 1681). La seconde année (2023) fut dédiée, de janvier à mars, à l’aménagement de la cour intérieure. Romain Gelos précise : « Le CAUE nous a mis en lien avec l’architecte de vie Amandine Chaine afin d’accompagner les élèves dans la réappropriation de cet espace car nous avions remarqué qu’il ne s’agissait que d’un lieu de passage pour eux. Ainsi, nous les avons épaulés pour cibler les éléments qui leur tenaient à cœur afin de changer cette cour. Pour que ces modifications aient le plus grand impact possible, il est nécessaire que les élèves soient les moteurs ». Ensemble, ils ont fait émerger une multitude d’idées : implantation d’une piscine, d’une tyrolienne, mise au point d’un escape game… « Il fallait que les projets soient en accord avec le gestionnaire du bâtiment et réalisables dans le budget imparti qui était d’environ 1 000 euros – alloué conjointement par le Legta et le CAUE ». Finalement, et après avoir soumis leurs projets au vote de tous leurs camarades du lycée, les élèves se sont dirigés vers trois axes : le street art (avec des peintures au sol et un graffiti-mousse), l’aménagement (changement de place des bancs existants pour accueillir des groupes, création de tables couvertes et transat) et espace vert (bacs fleuris). « Au lendemain de ces installations, l’effet a été immédiat avec le retour des élèves dans la cour intérieure ». Pour cette zone, Romain Gelos souhaite poursuivre les actions « avec les élèves » en la végétalisant un peu plus et en peaufinant du mobilier (finalisation du toit d’une table notamment). En sus, 2022 a aussi été marquée par le retour d’un élément jadis présent au Legta : la mare (voir TDB n° 1719).

Le retour de la mare

« Cela faisait une vingtaine d’années que la mare était asséchée et avec l’aide des élèves, elle est revenue à la vie ». Un an après, la végétation a fait son arrivée avec du plantain d’eau : « Nous avons fait du tressage de saule ainsi qu’une haie morte (avec branchages) et vivante. Nous avons également réalisé des prélèvements pour savoir quelles espèces d’animaux aquatiques avaient élu domicile dans cette mare. Nous avons noté l’arrivée de dytique et de gerris ou encore de grenouilles vertes. Il y a donc déjà une certaine biodiversité pour la première saison ». Pour la rentrée scolaire 2023-2024, Romain Gelos souhaite poursuivre le partenariat avec le CAUE : « nous voudrions nous focaliser sur la mare avec l’utilisation de la technique de construction en pierre sèche. L’intervenant pressenti pour accompagner les élèves serait Martin Muriot (artisan murailler en Saône-et-Loire et président de la Fédération Française des Professionnels de la Pierre Sèche) » avant d’ajouter : « pour l’occasion j’aimerais associer le CFA de Challuy afin de faire le lien entre formation paysagère et agricole car cette technique a non seulement des atouts drainants mais est aussi une niche pour la biodiversité (faune et flore). Cela offre également une valorisation pour les pierres des champs tout en apportant un esthétisme singulier ». Enfin, il stipule : « le retour de cette mare est apprécié par tous, de même que les autres aménagements faits ; à nous, corps enseignant et élèves, de poursuivre le travail ».