Démographie
Plus de 50 000 seniors en perte d'autonomie en BFC

Insee Bourgogne-Franche-Comté
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L’Insee Bourgogne-Franche-Comté a publié une étude révélant que, dans notre région, 54 000 personnes âgées en perte d’autonomie vivent à leur domicile.

Plus de 50 000 seniors en perte d'autonomie en BFC
Logiquement, la part de personnes en perte d'autonomie croît en fonction des tranches d'âges.

Le vieillissement de la population constitue une tendance lourde qui devrait se poursuivre dans les prochaines années. Or, la population âgée est davantage touchée par la perte d’autonomie. En Région Bourgogne-Franche-Comté (BFC), la grande majorité des habitants de 60 ans ou plus (les seniors) vivent à domicile. 6,6 % sont en perte d’autonomie soit près de 54 000 personnes. Elles subissent en effet de fortes restrictions d’activités en lien avec leur état de santé, voire une incapacité totale à effectuer seules des actions simples de la vie quotidienne comme se laver, s’habiller, se déplacer, se repérer ou comprendre une conversation. La perte d’autonomie chez les personnes âgées est déterminée par la conjugaison de problèmes fonctionnels. En BFC, près d’un quart des seniors sont touchés par au moins un problème fonctionnel. Le plus fréquent est d’ordre moteur et concerne 17 % des personnes âgées de 60 ans ou plus. Par ailleurs, 10 % souffrent d’un problème sensoriel et 6 % d’un problème cognitif. 

Plus de femmes que d'hommes

Davantage de femmes que d’hommes sont concernées par la perte d’autonomie. En raison de leur espérance de vie plus élevée, elles sont plus nombreuses aux grands âges où l’autonomie est la plus affectée. En effet, à 60 ans les femmes peuvent encore aspirer à vivre 26,8 ans contre 22,3 ans pour les hommes. Ainsi, plus des deux tiers des seniors de 85 ans ou plus sont des femmes. En outre, elles sont davantage sujettes à la perte d’autonomie que les hommes. Au-delà de 85 ans, 34 % des femmes vivant à domicile sont en perte d’autonomie contre 18 % pour les hommes. En BFC, 26 % des seniors vivant à domicile reçoivent au moins une aide dans leur vie quotidienne. Il peut s’agir de l’aide de l’entourage, de celle d’un professionnel (aides ménagères, aide-soignants, infirmiers, etc.), d’une aide technique (canne, fauteuil roulant, lit médicalisé, etc.) ou d’aménagements du logement (barre d’appui, douche adaptée, porte élargie, etc.). Ces différentes aides ou aménagements favorisent le maintien à domicile des seniors. L’aide mise en place auprès des seniors se renforce avec l’âge du fait de leur état de santé qui se dégrade généralement. Près de 17 % des personnes de moins de 75 ans déclarent bénéficier au quotidien d’au moins une de ces aides. Cette proportion double pour les seniors âgés de 75 à 84 ans et fait plus que quadrupler pour ceux âgés de plus de 85 ans. En particulier, toutes tranches d’âges confondues, 16 % des seniors bénéficient de l’aide de leur entourage. Cette assistance évolue en fonction de leur degré de perte d’autonomie. Ainsi, 11 % sont aidés par leur entourage lorsqu’ils ne rencontrent que quelques difficultés à assurer seuls les actes de la vie quotidienne. Néanmoins, ils sont 90 % à être aidés par leur entourage lorsque la perte d’autonomie est installée. Par ailleurs, 22 % des seniors vivant à domicile bénéficient d’une assistance autre que celle de l’entourage, et certains peuvent les cumuler. On constate que 16 % des seniors ont recours à une aide technique, 10 % à une aide professionnelle et 7 % à une aide pour l’aménagement de leur logement. 

Renforcement des aides

Avec la perte d’autonomie qui s’intensifie, les aides techniques et professionnelles sont fréquemment renforcées par celle de l’entourage. Au-delà de 85 ans, 48 % des femmes reçoivent tous ces types d’aides, contre 33 % des hommes. L’entrée dans une structure d’hébergement pour personnes âgées (Ehpad, maison de retraite, établissement de soins de longue durée) intervient souvent lorsque la perte d’autonomie s’amplifie et que les risques de chute ou d’accidents domestiques ne permettent plus d’assurer un maintien à domicile en toute sécurité. L’arrivée en établissement spécialisé est donc plus fréquente aux âges avancés. Ainsi, 1 % des seniors de moins de 65 ans vivent dans ces établissements contre 21 % pour ceux de plus de 85 ans. En BFC, 37 400 seniors vivent au sein des 562 établissements d’accueil pour personnes âgées. Rapportés au nombre total de seniors de la région, cela représente une proportion supérieure à la moyenne française. La région est, en fait, davantage dotée en capacité d’hébergement pour personnes âgées. Elle comprend 40 000 places, soit 124 places pour 1 000 personnes de plus de 75 ans (contre 115 en France) et 108 lits médicalisés. La Saône-et-Loire, l’Yonne et la Nièvre sont les départements les plus équipés de la région.