Section des anciens de la FDSEA 58

Photovoltaïque sur bâtiment : une solution à envisager ?

« Les projets photovoltaïques peuvent être une solution pour rénover une toiture ou encore pour offrir, à terme, un revenu supplémentaire à une exploitation ou à une retraite. C'est pour toutes ces raisons qu'il nous paraissait opportun d'ouvrir cette réunion à tout le monde » détaille en préambule, Philippe Rault, président de la section des anciens de la FDSEA 58, lors de la journée proposée sur le sujet, le 15 octobre, à Cœurs (Varzy). Il précise : « il est important de partir d'un cas réel, pour avoir un retour sur les éléments à prendre en compte avant de se lancer, ceux à avoir à l'œil durant la mise en place du projet, et ceux à prendre en considération pour l'avenir ».

En situation

Ainsi, pour que les éléments présentés soient plus concrets, c'est le projet de l'EARL Dourneau qui fut pris comme exemple, un choix fait par l'entreprise agricole afin de remplacer une toiture vieillissante. Dans ce cadre, Guillaume Dourneau, gérant de l'EARL, détaille : « Faites des recherches, allez voir d'autres projets, discutez avec les personnes ayant réalisé ces derniers. Toutes les informations sont bonnes à prendre pour ensuite prendre votre décision, car on parle bien d'un engagement sur minimum 20 ans ». Pour lui, certains points sont indispensables : « il y a un diagnostic de structure à effectuer pour savoir si votre bâti peut supporter le poids des panneaux. Ensuite, il faut évaluer le coût de raccordement au transformateur, car il sera à votre charge. Je vous conseille également, si vous avez plusieurs bâtis, de prévoir les raccordements pour chacun, même si le projet ne concerne qu'une seule infrastructure au départ. En effet, ainsi vous n'aurez qu'une seule tranchée à faire pour enterrer les câbles à 80 cm – un point pratique mais qui a son importance surtout si les câbles traversent une cour ».

Vision globale

Afin d'apporter d'autres clés aux participants, Étienne Bourgy, chargé de mission Énergie et agroforesterie à la Chambre d'agriculture de la Nièvre, était invité à intervenir : « Attention aux démarchages par téléphone. Nous pouvons, sous réserve de l'accord des agriculteurs, vous mettre en relation avec certains ayant déjà posé des panneaux afin qu'ils vous donnent leur avis sur les entreprises ». Il ajoute : « Je vous déconseille l'installation de panneaux simples, sans toitures en dessous, car les joints peuvent fuir. Il est plus opportun, surtout s'il y a du matériel en dessous ou de la paille, d'avoir une toiture. D'ailleurs, les projets de panneaux photovoltaïques, peuvent à terme financer la rénovation de celle-ci. C'est un point à prendre en compte notamment si vous louez vos bâtiments, car ainsi le locataire peut stocker sans angoisse. De plus, selon les conditions du projet, cela peut attirer ou faciliter une reprise d'exploitation. Pour les tarifs de revente d'énergie, pour l'instant, ils sont assez intéressants, donc autant en profiter car il n'y a aucune assurance qu'ils soient maintenus par l'État ». Après des questions diverses, notamment sur la création obligatoire ou non d'une entreprise pour porter le projet, les échanges ont continué sur les assurances et financements possibles avec les conseillers du Crédit Agricole avec Guillaume Ragu (Conseiller transition énergétique), Henrique Meira et Marie-Solenne Dos Santos Lima (Assureurs). Ils insistent : « nous octroyons des prêts pour ce genre de démarche jusqu'à 80 âge maximum de couverture et 79 ans âge maximum à l’adhésion » et développent : « nous travaillons également le sujet de l’autoconsommation pour réduire la facture énergétique de nos clients ». Ils ajoutent que : « pour l'assurance, des mesures de prévention sont demandées comme l'inutilisation d'un espace d'1 m entre les panneaux et les éléments à stocker dans le bâtiment » ; point soulevé comme problématique par l'assemblée du jour. Philippe Rault conclut : « Les projets photovoltaïques sont certes complexes, mais ils sont une solution pour entrevoir l'avenir plus sereinement, pour les retraités mais aussi pour tous les autres. En parallèle, cela permet parfois de conserver du bâti ancien en bon état – en somme de conserver notre patrimoine rural qui fait tout le charme de notre département. In fine, tout n'est qu'une question de budget ». Après une pause méridienne, les participants étaient conviés à une visite du musée Auguste Grasset à Varzy.