Tour de France
La FNSEA promeut l'emploi agricole sur le Tour de France

Christophe Soulard
-

Alors que la Grande boucle va s’élancer depuis le Danemark, la FNSEA s’associe à cet événement majeur pour promouvoir l’emploi agricole.

La FNSEA promeut l'emploi agricole sur le Tour de France
Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, en compagnie de Jérôme Volle, président de la commission Emploi du syndicat, et de Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA (Crédit Actuagri)

Les cadres et les équipes de la FNSEA vont, cette année et pendant trois ans, prendre leur bâton de pèlerin pour promouvoir les métiers de l’agriculture sur le Tour de France. « Rien qu’en agriculture, nous avons besoin de 60 000 à 70 000 personnes », a indiqué Jérôme Volle, président de la Commission Emploi de la FNSEA, lors d’une conférence de presse le 28 juin. « Nos métiers sont aussi méconnus […] Le recrutement en agriculture se fait beaucoup par le bouche-à-oreille. Or aujourd’hui, cela ne suffit plus, nous devons en sortir », a ajouté la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert. Pour combler ce déficit de personnel et attirer de nouveaux chefs de culture, des caristes, des ingénieurs agricoles, mais aussi des bûcherons, des vétérinaires, des webmasters, etc. la FNSEA a lancé une vaste campagne de communication en marquant sa présence dans la caravane du Tour de France (lire encadré). Sous le slogan « Ma nature, mon futur, l’agriculture », elle entend séduire au-delà des 216 000 jeunes qui sont inscrits dans l’enseignement agricole. « Nous voulons aussi attirer les non issus du milieu agricole », a concédé Jérôme Volle, expliquant que dans son département ardéchois « la moitié des installés sont hors cadre familial ».

Un enjeu majeur

Les besoins en main-d’œuvre agricole sont en effet importants. Le dernier recensement général agricole indique une diminution de 4 % des actifs par an. « D’ici dix ans, la moitié d’entre eux pourront faire valoir leurs droits à la retraite », a précisé Christiane Lambert. Un enjeu majeur qui concerne près de 200 000 agriculteurs et qui aura « un impact sur notre modèle agricole, notre économie et notre souveraineté alimentaire », a-t-elle ajouté, précisant qu’il y a « 250 000 projets de recrutement dans le secteur agricole rien que pour 2022, de tout niveau de compétences et aussi bien dans les industries agroalimentaires que dans la forêt, l’aquaculture ou le conseil agricole ». La présidente du syndicat majoritaire a aussi pointé les difficultés de recrutement de main-d’œuvre salariée. « Nous voulons aussi montrer que du CAP au BAC +5, il n’y a pas de niveaux requis pour des emplois qui vont de celui d’agriculteur à celui de salarié, de chef de culture, d’ingénieur… », a précisé Jérôme Volle. Il est vrai qu’avec une diffusion dans 190 pays, une moyenne journalière de 3,8 millions de téléspectateurs derrière leur écran (42,4 millions en audience cumulée), et plus de 10 millions de personnes sur le bord des routes, le Tour de France constitue une réelle caisse de résonance. La cible des 15-24 ans pourrait être d’autant plus atteinte que le Tour est diffusé cette année, sur Netflix, un canal très prisé des jeunes générations.

La FNSEA qui organise depuis quinze ans un concours de fresques monumentales sur les bords de route (Les Agris aiment le Tour) disposera « d’un char et de deux monospaces aux couleurs de l’emploi agricole », a annoncé Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. Ces trois véhicules seront présents sur le Tour de France hommes dès son arrivée en France (5 au 24 juillet) et femmes (24 au 31 juillet). Une équipe d’animateurs diffusera des messages tout le long des étapes et distribuera les traditionnels goodies (dont un kit prêt à planter). Les FDSEA locales, renforcées de partenaires experts dans la promotion de l’emploi (Anefa, Apecita, Ocapiat, Onisep…) mettront en place des villages des métiers dans les villes étapes. « Nous voulons susciter un dialogue avec nos concitoyens et les jeunes pour montrer que ces métiers attirent », a conclu Jérôme Despey.