Dans la nuit du 21 au 22 juin, quelques communes de la Nièvre ont été touchées par un épisode de forte grêle entraînant des dégâts considérables pour certains. 

 

Grêle : un épisode inattendu
La préfecture de la Nièvre a encouragé les sous-préfets à aller sur le terrain pour faire le point sur les dégâts. Ici en photo : le Colonel Peycru, le Préfet Daniel Barnier et le sous-préfet de Château-Chinon Grégoire Pierre-Dessaux.

« Nous étions dans un niveau d'alerte assez bas finalement » souligne le Préfet de la Nièvre, face à l'épisode de grêle s'étant abattue sur la Nièvre entre le 21 et le 22 juin, avant d'ajouter : « nous ne nous attendions pas du tout à avoir des grêlons de la taille de boules de tennis. Cela était totalement inattendu, très violent et très localisé ».

Aide en place 

Au total trois communes sont très sévèrement touchées, dans l'ordre : Chaulgnes, Saint-Aubin-des-Forges et Alligny-en-Morvan. Le Colonel Peycru, directeur du Service départemental d'incendie et de secours détaille : « Entre 19 h 50 hier et 16 h aujourd'hui, nous avons comptabilisé 1 000 appels au SDIS, avec un total de 297 interventions déclenchées (principalement des opérations de bâchages de toitures) dont 76 traitées à cette heure. Nous avons mis en action le plan de la zone de défense dès 21 h hier soir afin de recevoir des renforts. Ainsi, 16 engins et une quarantaine de sapeurs pompiers sont en train d'arriver progressivement de Saône-et-Loire, de l'Yonne, de l'Aube, du Bas-Rhin, de Moselle, de Meurthe-et-Moselle, de l'Allier, et de la Meuse. Enfin, aucun blessé humain n'est à déplorer ». *

Solidarité 

Monsieur le préfet ajoute : « un numéro d'aide a été mis en place pour les élus locaux afin d'avoir en permanence une écoute auprès de la préfecture en cas de besoin. De plus, nous sommes prêts avec l'ARS à mettre en place une aide psychologique pour les communes qui en auraient besoin pour soutenir les habitants – sur demande des maires. Actuellement, seules deux personnes ont été relogées dans un gîte communal d'Alligny-en-Morvan ». Il poursuit : « Les personnes touchées par des dégâts préfèrent soit rester dans leur domicile soit font marcher leur réseau de connaissances pour être hébergées ». Colonel Peycru complète : « notre but est de couvrir toutes les maisons le plus rapidement possible, c'est pourquoi nous avons aussi fait appel au réseau d'artisans de la Chambre des métiers et de l'industrie pour obtenir de l'aide de la part des couvreurs privés sur le secteur d'Alligny qui est assez isolé »

Dégâts agricoles 

Daniel Barnier détaille : « les expertises sur les exploitations sont en cours pour déterminer l'ampleur des dégâts. Mais, il semble que nous en déplorions sur les productions de sapins de Noël notamment. Pour l'élevage, une seule exploitation connue a été touchée par la perte d'animaux ». Cette dernière est celle de Virginie Prioux à Chamilly : « J'ai perdu 10 ovins (1 brebis, 9 agneaux) et un veau. J'en ai également une vingtaine qui est estropiée. Le vétérinaire est venu faire son expertise et m'a annoncé que le bilan des pertes pourrait s'alourdir dans les 15 jours à venir ; c'est très dur de subir les conséquences d'un épisode climatique assez court durant tout ce temps. Parmi les animaux blessés, certains saignent du nez, d'autres ont les yeux endommagés, d'autres encore sont déboussolés et, tous sont stressés. Dans les agneaux encore vivants, quelques-uns étaient prêts à être vendu à l'abattoir d'ici peu de temps, mais maintenant entre les impacts de grêle et le stress la qualité de la viande peut en pâtir... Côté bâtiment, nous avons eu de gros dégâts. Et comme les pompiers se concentrent sur les habitations, nous avons eu l'aide de l'entourage, des amis, de la famille... tout le monde est là pour nous aider, cela nous touche beaucoup »

*Point de situation réalisé le 22 juin. Les chiffres peuvent donc évoluer. 

Données

Le préfet a mis en avant que suite à cet épisode « très localisé » les données météorologiques devraient, à l’avenir, être plus précises afin de pointer spécifiquement les localités qui pourraient être impactées par un tel événement. « Cela permettrait notamment de se préparer en amont » a-t-il conclu.