Colza
Colza : des variétés pour lutter contre les ravageurs d'automne

Nicolas Latraye - Terres inovia
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Terres Inovia rend compte aujourd’hui de ses observations concernant les variétés de colza les plus aptes à résister aux ravageurs.

Colza : des variétés pour lutter contre les ravageurs d'automne
Sur ces graphiques les points correspondent à la moyenne des 6 à 7 essais, les extrémités aux écarts-types et les lettres au test de Tuckey (deux variétés qui ont la même lettre sont similaires statistiquement avec un risque d’erreur fixé à 10 %).

Pour faire son choix variétal, Terres Inovia évalue chaque année les variétés en post-inscription. De nombreux critères sont évalués en routine tels que le rendement, la résistance au phoma, la sensibilité à la verse ou encore l’élongation. Mais depuis 2018, de nouveaux critères sont évalués en lien avec l’augmentation croissante des problèmes de bioagresseurs afin de mieux orienter les agriculteurs dans leurs choix variétaux. C’est pour cela qu’aujourd’hui, la vigueur, la présence de larves d’altises dans la plante et les symptômes au printemps sont prises en compte dans l’évaluation des variétés. L’évaluation de la vigueur consiste en une observation via une photographie aérienne (drone) sur les essais variétaux. Deux vigueurs sont à distinguer. La vigueur au départ, qui consiste en une évaluation de la couverture du sol au stade 3/4 feuilles pour mieux résister aux morsures d’altises adultes. La vigueur automnale, qui consiste à identifier les variétés ayant un développement automnal rapide et homogène pour mieux résister aux aléas climatiques et mieux supporter la pression de larves d’altises. En 2021, 7 essais sur 16 sont exploitables.

Impact sur le rendement

Pour les deux types de vigueur, les variétés sont classées dans 4 groupes statistiques. En tête de classement, KWS Arianos possède la meilleure vigueur au départ et automnale. Plusieurs variétés se retrouvent également dans ce même groupe statistique (voir tableaux N°1). Lorsque la vigueur de départ et la vigueur automnale sont comparées, une relation entre ces deux variables est observable : une variété ayant une croissance rapide en début de cycle a tendance à garder cette dynamique tout au long de l’automne. Attention toutefois, cette relation est moins forte pour certaines variétés ou dans certains essais.

Pour le critère agronomique de l’impact sur le rendement, les observations réalisées sont de deux types : le comptage de larves avec la méthode Berlèse et l’observation des symptômes sur la plante (port buissonnant, plantes naines et/ou déformées). La pression larvaire faible de l’année n’a permis d’avoir des résultats que sur 9 essais et avec une présence relativement faible de 2 à 6 larves par plante en moyenne (mis à part un essai à 41 larves par plante). Avec une seule répétition par essai et une pression faible, d’un essai à l’autre les comportements variétaux vis-à-vis des ravageurs sont plus variables que la vigueur. Mais les variétés extrêmes se distinguent bien des autres. La présence de symptômes sur la plante au printemps n’a été observée que dans 3 essais. Deux de ces essais ont des répétitions et ont donc permis de mettre en évidence des différences variétales qui ont pu être valorisées. Lorsque ces critères sont couplés (cf tableau 3), le témoin Feliciano KWS se retrouve en tête avec un nombre de larves faible ainsi qu’un taux de « plantes saines » élevé. Temptation quant à lui possède un nombre de larves par plante globalement plus important et un taux de plantes saines plus faible. Ces résultats sont bien évidemment à prendre avec du recul du fait de la présence faible de larves d’altise cette année. Ils seront à conforter avec les résultats de rendement en fin de campagne ainsi que par une autre année d’évaluation.