Photovoltaïque au sol

État des lieux en Bourgogne-Franche-Comté

La Bourgogne-Franche-Comté (BFC) ne comptait aucune centrale photovoltaïque au sol en 2010 et 79 sont en service, en construction et autorisées aujourd’hui. Il y a sur cette activité, une forte évolution qu’a voulu comprendre et analyser l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) BFC. Elle s’est donc livrée à l’établissement d’un état des lieux. Pour cela elle a missionné le bureau d’études Planair. Cet état des lieux recense les installations en service, en cours de construction et les installations autorisées purgées de tout recours (qui devraient être mises en service dans les prochaines années) jusqu’au mois de juin 2023. Seuls les parcs photovoltaïques au sol de grande taille ont été comptabilisés. Les installations en ombrière ou au sol sous forme de tracker n’ont pas été répertoriées. L’étude n’avait pas pour vocation à analyser les éventuelles productions agricoles pouvant être réalisées sous les panneaux et définir les centrales relevant de la définition de l’agrivoltaïsme. Ce travail demande une analyse plus poussée pour chaque site, il fera l’objet de futurs travaux. La surface moyenne (parcelle clôturée) des 79 installations recensées est de 16,6 ha. En cumulé, cela représente 1 262 ha.

Majorité en zones rurales

Trois centrales dépassent les 40 ha, la moitié des centrales font moins de 10 ha et 80 % moins de 20 ha. Pour les centrales dont le propriétaire du terrain a pu être clairement identifié (soit 61 installations sur les 79) :

- la moitié est sur des terrains publics (commune, intercommunalité, syndicat intercommunal)

- l’autre moitié appartient à des agriculteurs ou à des sociétés privées (APRR, société de gestion de déchets, divers).
La majorité des communes d’implantation est rurale, mais 44 % des centrales se trouvent toutefois dans des communes de plus de 1 000 habitants. La population moyenne des communes est de 3 900 habitants (cette moyenne tombe à 1 470 en retirant Dijon qui possède une centrale), la médiane est de 630 habitants. Les trois quarts des installations se trouvent sur des terrains artificialisés, principalement des anciennes carrières, décharges ou délaissés d’infrastructure de transport (autoroute, train). Un quart des installations se trouve sur des terrains agricoles, la moitié de ces installations étant située en Côte-d’Or. À noter que certains terrains sont classés comme agricoles alors qu’il n’y avait aucune production avant le projet photovoltaïque (terres délaissées, trop peu productives, accès difficile…). La surface moyenne des centrales sur terrain agricole est de 30 ha. En retirant la centrale de Massangis (89) qui s’étend sur 141 ha, la moyenne descend alors à 24 ha. La surface totale agricole mobilisée par les 20 installations est de 646 ha. En comparaison, la surface agricole utile de la région était de 2 428 467 ha en 2020. L’emprise des centrales photovoltaïques sur sol agricole, en service et autorisée, représente 0,03 % de cette surface.

Entre 2 et 10 % de la consommation

L’ensemble des centrales représente une puissance électrique cumulée de 892 MW. Pour les installations sur terrain agricole, le ratio moyen est de 0,64 MW/ha, certaines installations laissant plus d’espace entre les panneaux afin de favoriser la poursuite d’une production agricole. La production électrique potentielle pour l’ensemble des installations est de 1 059 830 MWh par an. Elle représente environ 5 % de la consommation régionale de 2022. Cette production photovoltaïque varie au cours de l’année, elle représente environ 2 % de la consommation sur les mois d’hiver et 10 % sur les mois d’été. Cette variation rappelle l’importance d’avoir un mix électrique renouvelable car les énergies éoliennes et hydrauliques sont complémentaires au photovoltaïque.