Syndicalisme
Un virage à prendre

AG
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La FDSEA, les JA et la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or ont rencontré le préfet et les parlementaires, lundi matin à Bretenière.

Un virage à prendre
Les responsables syndicaux n'ont pas manqué d'aborder l'actualité liée aux manifestations avec le préfet et les parlementaires.

Ça bouge en Côte-d’Or, en France et même dans toute l’Europe ! Le mal-être est profond : Jacques de Loisy et Baptiste Colson l’ont bien rappelé lundi matin, lors d’une rencontre avec le préfet et les parlementaires. Cette réunion, prévue de longue date, s’est déroulée à un moment « plus qu’opportun » pour être entendu. Ce rendez-vous visait à faire avancer treize dossiers départementaux, avec des propositions préalablement validées la semaine dernière par la profession et les partenaires (voir notre dernière édition).

Une semaine cruciale en France

Les responsables syndicaux sont, avant toute chose, revenus sur l’actualité des manifestations. « Nous sommes sur une grande ligne droite, et au bout d’une grande ligne droite, il y a toujours un virage. Il faut l’anticiper le plus tôt possible. De nombreux jeunes sont présents en manifestation, des choix judicieux s’imposent, il y va de l’avenir de notre profession », a insisté le président de la FDSEA21. Ce dernier s’est notamment opposé au retour de la jachère, une mesure jugée « totalement inacceptable alors que l’agriculture est dans le devoir de produire ». Jacques de Loisy a également évoqué les distorsions de concurrence entre pays sur les moyens de production : « il serait bon de ne pas importer ce que nous ne voulons pas et ce que nous ne pouvons pas produire chez nous ». Baptiste Colson, président des JA21, a quant à lui relayé les déceptions du terrain, suite aux premières annonces de Gabriel Attal : « Nous attendions beaucoup plus… Nous avons besoin d’un cap clair et lisible pour les années à venir. On ne s’y retrouve toujours pas, alors le mouvement se poursuit ! ».

Des prix pour l’AB

Les représentants FDSEA-JA ont rappelé que les attentes étaient fortes sur la revalorisation des prix des produits agricoles, quels que soient les systèmes de production : « la santé économique des exploitations et le renouvellement des générations ne pourront passer que par des prix payés aux producteurs décents, en corrélation avec les coûts de production ». Sur ce sujet, l’agriculture biologique en est un parfait exemple, selon Jérôme Cap, président de la commission bovine de la FDSEA : « La profession accueille favorablement l’aide supplémentaire accordée à la bio, mais l’avenir doit passer par des prix rémunérateurs. Nous remettons en avant l’importance d’appliquer Égalim, notamment concernant les commandes publiques en produits issus de l’agriculture biologique ». La « porte » était plus que jamais ouverte aux reproches et aux « mauvais choix » du gouvernement. Didier Lenoir, président de l’APPV21 (association qui regroupe les principaux organismes stockeurs du département), a profité de l’occasion pour « tacler » la séparation de la vente et du conseil : « Cette mesure n’avait pas lieu d’être et il serait vraiment bon de revenir en arrière ! ».

Extraits

Les sujets plus « locaux » ont ensuite été abordés avec, tout le monde l’espère, des avancées. Sur la thématique des énergies, une réunion sera prochainement programmée avec les représentants d’Enedis et d’EDF afin d’accélérer le traitement des dossiers, « actuellement trop longs et trop complexes ». Sur le sanitaire et la faune sauvage, des dispositions pourraient être prises pour « redorer » le statut de piégeurs et de louvetiers, dont le nombre d’acteurs diminue sur le terrain. Concernant le loup, Nicolas Bayen, responsable de ce dossier à la FDSEA, a annoncé un futur « carnage » au printemps, lors de la mise à l’herbe des animaux. L’éleveur de Nod-sur-Seine s’est inquiété de la « tournure des évènements » après une récente attaque à l’intérieur d’un bâtiment d’élevage dans l’Auxois. En guise de réponse, le préfet et les parlementaires ont rappelé que le classement du loup pourrait être amené à évoluer, sans pour autant devenir « nuisible ». Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, a enchaîné sur les zones défavorisées simples : l’agriculteur de Saulx-le-Duc a insisté sur la nécessité de mettre à jour un arrêté pour intégrer officiellement les 18 communes récupérées suite à l’action juridique de la FDSEA, avec quelques exploitants de la petite région agricole « Côte viticole et Arrière-côte de Bourgogne ». Cette avancée permettra de débloquer les DJA et le paiement des ICHN 2023. D’autres travaux seront engagés à court terme sur la gestion de l’eau, les dégâts de gibier et les zones humides. Le préfet s’est par ailleurs engagé à rencontrer la profession rapidement pour travailler sur des mesures de simplifications.