Portrait

Nicolas, le « prof-agri »

À chacun sa diversification ! Nicolas Bachotet, exploitant agricole à Lux, enseigne la fiscalité et la stratégie d’entreprise à la Maison familiale Auxois sud-Morvan. « Pour être précis, mon premier métier a été enseignant. Je ne me suis installé que cinq années plus tard, en 1997 », confie le Côte-d’Orien de 57 ans, diplômé de l’école d’ingénieurs agricoles de Dijon (Enita dans le passé, Institut Agro aujourd’hui).

Bien s’organiser

Nicolas Bachotet dispose d’un contrat à 40 % à la MFR : « cela représente deux jours par semaine, j’interviens principalement auprès des BTS Acse. Je suis en EARL avec mon frère Alexandre, qui lui aussi a des activités extérieures : une bonne organisation s’impose entre nous pour pouvoir se libérer autant, tout en assurant les travaux de la ferme, qui est en grandes cultures. Alexandre et moi pouvons compter sur Bernard, notre père et Valentin, mon fils pour d’éventuels coups de bourre. Si nous avions un élevage, cette double activité serait beaucoup plus compliquée, voire impossible pour moi, il y aurait trop de contraintes ». Le formateur remercie Nadine Jeannin, sa directrice, pour l’aménagement de son emploi du temps : « il y a forcément des imprévus, quelques fois dans l’année… Heureusement, le fonctionnement d’une MFR est assez souple et j’arrive à m’adapter. Et puis, heureusement, les cours ne se déroulent pas toute l’année. L’été, j’ai le temps d’assurer les moissons. Du moins, quand celles-ci ne sont pas très précoces ! ». La campagne 2022-2023 illustre bien ce type de mésaventure : « les récoltes ont débuté dès le mois de juin l’an passé, c’était exceptionnel pour notre secteur. Dans le même temps, j’étais convoqué pour les examens… Mon fils m’a remplacé, je profite de l’occasion pour le remercier à nouveau ! ».

Partages d’expériences

Nicolas Bachotet aime le contact auprès des étudiants : « je pratique ce que j’enseigne ou plutôt, j’enseigne ce que je pratique ! C’est le côté sympa de cette double activité. La fiscalité est une notion très importante à mes yeux, en agriculture : transmettre mes connaissances à de futurs exploitants est une motivation supplémentaire pour moi. L’enseignement est aussi l’occasion de sortir de ma ferme, c’est également un plus pour l’ouverture d’esprit ! ». La directrice de la MFR apprécie tout particulièrement le profil de formateur-agriculteur : « Valentin, le fils de Nicolas, travaille chez nous depuis trois mois. Christophe Courty, qui vient de la Haute-Marne, est aussi agriculteur… Le partage d’expériences des professionnels et leurs connaissances profitent à tous nos apprenants, c’est une richesse pour l’enseignement de nos jeunes ».