Préfecture
Affaires à suivre…

Chloé Monget
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Lors de la présentation des vœux de Monsieur le préfet de la Nièvre à la profession, le 18 janvier, de nombreux sujets d'actualité ont été abordés.

Affaires à suivre…
À droite, Michaël Galy, préfet de la Nièvre, lors de la présentation de ses vœux en janvier, accompagné par Yoann de Ballangen, directeur de cabinet.

Le 18 janvier, durant les vœux à la profession (1) de Michaël Galy, préfet de la Nièvre, de nombreux sujets d’actualités ont été abordés ainsi que des problématiques d’avenir.

Pour démarrer un point a été effectué sur la prédation lupine. Ainsi, en 2023, 11 attaques où la responsabilité du loup n’a pas été écartée ont été recensées. Face à ces chiffres, Monsieur le préfet se veut rassurant : « C’est assez comparable à 2022, même s’il y a une progression ces dernières années. Néanmoins, par rapport à d’autres territoires cela reste encore sporadique. Ainsi, la présence fixe du loup dans notre département n’est pas établie. Ceci étant, l’État a conscience des conséquences de ces prédations sur les exploitations et c’est pour cette raison qu’un arrêté avait été pris l’an dernier autorisant un tir dans la commune de Chiddes. De plus, l’arrêté de cerclage a été revu et, prochainement, le nouveau Plan national loup nous permettra, nous l’espérons, d’aider les éleveurs à développer l’installation des instruments de protection dans leurs exploitations. Cela sera aussi l’occasion de refaire des campagnes de sensibilisations via des visites et des rencontres entre les différents acteurs du territoire ». Pour rappel, dans la Nièvre, Mme Cyrielle Franchi, sous-préfète de Clamecy, est responsable du dossier de la prédation lupine.

Oreille attentive

Concernant les différentes manifestations que ce soit en Allemagne ou en Occitanie, Monsieur le préfet réagit : « Dans le département, mes échanges avec les représentants de la profession (syndiqués ou non) sont de qualités et francs. Je pense que ces deux pans sont indispensables pour aller à l’essentiel et avoir des discussions constructives. L’État, la Préfecture, ainsi que ses services, ont entendu les besoins émis lors de ces premiers échanges. Depuis, nous avons essayé de répondre aux attentes des exploitants ». Pour preuve de la mise en action de cette écoute, Michaël Galy met en avant la reprise de l’instruction de certains dossiers FEADER : « Au total, 92 ont été envoyés par la Région aux services de la Nièvre en début de cette année. En fonction des situations de chacun, nous établirons un ordre de priorité. Pour la campagne 2024, nous espérons, bien entendu, une gestion plus fluide. Si des difficultés du même type se font ressentir, nous proposerons notre aide, comme cette année ». De plus, il évoque « l’attention particulière » des services de l’État portée aux exploitants suite à la fermeture du cabinet vétérinaire de Château-Chinon en 2023 : « Environ 130 éleveurs étaient concernés et tous ont retrouvé un cabinet capable de les accueillir. La DDETSPP travaille également tous les jours pour l’amélioration du maillage vétérinaire. D’ailleurs, à mon sens, cette problématique rejoint celle du manque de médecins. Pour y pallier, nous devons trouver des solutions pour les attirer, notamment en facilitant leur installation dans certaines zones et en s’attachant aussi à une facilitation d’implantation pour leurs conjoints. Je pense qu’il est nécessaire de se rapprocher des écoles vétérinaires pour montrer ce que notre département peut offrir. Pour le moment, la situation vétérinaire est sous contrôle, mais anticipation est inévitable afin d’éviter une situation qui pourrait être dramatique ». Pour mémoire, l’an dernier, une délégation d’élèves de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort avait fait le déplacement à Saint-Agnan (voir TDB n° 1726) pour découvrir le secteur. Une opération du même type est en voie d’être reconduite pour 2024. En parlant des jeunes, Michaël Galy poursuit sur une contrainte majeure pour les installations : « la taille des exploitations engendrant parfois un prix de reprise trop important à supporter pour les jeunes ». Il affirme alors : « L’élevage et l’agriculture de manière générale, sont des piliers économiques majeurs de notre département. Et, comme les jeunes sont l’avenir, il est important de garder une veille constante à ce sujet des installations. Je suis persuadé que ce sont les échanges entre cédant et repreneur qui peuvent parfois débloquer une reprise. Et, encore une fois, les services de l’État sont présents pour accompagner les exploitants dans des situations parfois complexes ».

Sur le feu

Outre cela, Michaël Galy est revenu sur l’application de la loi Égalim : « Le territoire de la Nièvre est couvert par quatre Plans alimentaires territoriaux (PAT) qui sont en train de mettre en place certaines actions dont la clé réside à mon sens dans la commande publique et collective. Nous avons un département regorgeant de produits de qualités et les circuits courts seront un levier indéniable pour répondre à la demande des PAT. À nous de nous rapprocher rapidement des pouvoirs adjudicateurs afin de réussir à leur faire étudier attentivement les objectifs de la loi Égalim, qui sont en lien direct avec ceux des PAT. Il y a encore de la pédagogie et du travail à effectuer dans ce domaine ». En la matière, la Chambre d’agriculture s’attache à organiser certaines filières (notamment maraîchère – voir TDB n° 1766) afin de répondre à la demande des PAT tout en gardant en ligne de mire la viabilité des projets pour les exploitants. Parmi les autres points de travail, Michaël Galy a rappelé celui des collectivités sur le ciblage des zones d’accélération énergétique : « Via ce document, les mairies ciblent les énergies renouvelables qu’elles peuvent accepter et où elles souhaitent les implanter. Elles peuvent également indiquer les zones où elles ne souhaitent pas voir ce genre de projet émerger. Une fois récupéré par les services de l’État, d’ici mi-février, ce document pourra être communiqué aux éventuels porteurs de projets afin qu’ils puissent contacter les collectivités ayant accepté l’installation de telles ou telles énergies renouvelables sur les secteurs préalablement identifiés. Ce zonage peut être modifié à tout moment et devrait, à terme, être intégré dans le PLU des communes ». Enfin, parmi les autres sujets développés par Michaël Galy, l’eau fut citée comme « une ressource en tension ». Afin de trouver des solutions pour « garantir un accès à tous », il a annoncé la tenue, le 29 février prochain, des premières assises de l’eau : « La sobriété, les meilleurs usages, la tarification, la retenue de l’eau en excédant durant l’hiver, les pollutions, etc. seront au programme des échanges qui permettront d’instaurer un débat citoyen en vue de constituer une orientation précise pour l’avenir ». Il conclut : « Pour tous ces sujets, le dialogue apaisé et constructif est primordial pour avancer ».

1. voir TDB n° 1767