Un essai à transformer

La proposition de loi qui vise à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur va poursuivre son bonhomme de chemin. Elle devrait être adoptée. En début de semaine, ce n'était pourtant pas gagné ! Plusieurs groupes politiques s'y opposaient, le réseau FNSEA-JA avait même déjà entamé une manifestation à Paris. Une délégation côte-d'orienne devait s'y rendre mardi mais finalement, le mouvement a été levé après l’adoption de la motion de rejet à l’assemblée nationale lundi (274 voix contre 121). « On ne pouvait guère espérer mieux », réagit Antoine Carré, le président de la FDSEA de Côte-d'Or, en rappelant que cette proposition de loi est l'une des réponses aux exigences de simplification des manifestations de début 2024. L'agriculteur de Verrey-sous-Salmaise remercie les députés qui ont fait preuve de « bon sens », et même LFI et les Verts : « ces derniers ont posé tellement d'amendements pour faire obstruction à ce projet qu'il était devenu impossible d'analyser leurs demandes ! Ils ont tout fait capoter, on revient au texte initial, c'est tant mieux pour nous ! ». Antoine Carré se dit satisfait de la tournure des évènements mais émet encore certaines réserves : « il y a de quoi être serein car nous revenons donc sur le texte initial qui répond à nos exigences. Plusieurs règles qui encadrent l'usage de certains pesticides vont pouvoir être modifiées, des dispositions s'intéressent aussi à l'élevage et au stockage de l'eau. Ce projet de loi doit encore passer en commission mixte paritaire : on espère que ça ne pose pas de problème car la proportion de députés qui soutiennent nos propositions est majoritaire. En revanche, il y aura ensuite le conseil constitutionnel… Et là, on peut encore craindre pour l’aboutissement du projet de loi tant attendu. On garde espoir et nous restons mobilisés ! ». La FDSEA et les JA de Côte-d'Or avaient déjà préalablement rencontré les parlementaires lors d'une réunion organisée ce lundi matin : « seuls René Lioret, Anne-Catherine Loisier, Hubert Brigand et Pierre Pribetich étaient présents. Certains nous soutiennent et nous les remercions, d'autres sont vraiment contre l'agriculture, c'est incroyable… Au moment où je vous parle, tout est néanmoins positif avec ce qui s'est passé à l'assemblée nationale dans la même journée. Nous ne perdons pas de temps. Il y a urgence avec ce projet de loi qui, une fois adopté, desserrera plusieurs verrous réglementaires et administratifs pour continuer à assurer notre souveraineté alimentaire ».