Tour d'horizon de l'agriculture icaunaise

« L'Yonne a rejoint la liste des départements placés sous vigilance sécheresse le 27 mai. Jusqu'à présent, l'état d'avancement des cultures était jugé plutôt bon, mais les craintes quant au manque de pluie progressent. À cette période, l'ensoleillement enregistré était de 50 % supérieur à celui de 2024 », déclare Arnaud Delestre, président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne au cours de la session du jeudi 5 juin. Côté viticulture, aux côtés de Gilles Abry, conseiller départemental, Jean-Baptiste Thibault, 1er vice-président de la Chambre d'agriculture, ainsi que Manuella Ines ingénieure divisionnaire des travaux publics de l'État (DDT), le président de la Chambre poursuit son discours. « Nous constatons malheureusement une extension de la zone concernée par la flavescence dorée en Bourgogne et notamment dans l'Yonne. Ainsi, l'ensemble du vignoble est sous surveillance et 9 communes sont classées cette année en zone de traitement obligatoire(1) », exprime-t-il sur la production, tandis que pour la commercialisation, le constat est plus positif. « Le cours du chablis affiche une progression de 36 % sur un an, tandis que le bourgogne blanc recule plus modérément », déclare-t-il. Le président rappelle tout de même le contexte économique mondial tendu. « Les droits de douane actuels pour l'UE sont temporairement redescendus à 10 %, en attente des décisions qui seront prises en juillet. La filière reste sur le qui-vive, alors que les États-Unis représentent le 1er marché à l'export des vins bourguignons », ajoute Arnaud Delestre.

Les grandes cultures : entre météo et baisse des cours

La vigilance sécheresse annoncée par le préfet, depuis le mois de mai impacte considérablement les cultures. « Nous espérons des pluies prochaines pour contrer cette relative mauvaise implantation des cultures », confie le président de la Chambre. La météo n'est pas la seule variable à impacter les grandes cultures. Les betteraves, elles, font face à une baisse de consommation. « La France voit ses surfaces de betteraves diminuer de 5 % en un an, à 391 000 ha, soit un des niveaux les plus bas depuis 10 ans. L'organisation internationale du sucre a alerté à la mi-mai sur le déficit croissant au niveau mondial entre l'offre et la demande en sucre », cite-t-il.

Le point sur l'élevage allaitant et laitier

Depuis le début de l'année, les cours de la viande bovine restent hauts, et ceci par « le manque de jeunes bovins et de vaches laitières de réforme, conservées dans les élevages en raison des bons prix du lait ». Côté vaches laitières, la collecte française a connu une belle augmentation, car, « les mises à l'herbe n'ont pas été retardées cette année par la météo ». « Les produits laitiers soutiennent ces cours hauts, la tonne de beurre dépassant les 7 500 euros, à plus de 3 000 euros au-dessus de son cours moyen des 15 dernières années », ajoute le président de la Chambre d'agriculture. La volaille de chair, quant à elle, connaît une forte progression, tout comme les œufs. « Les consommateurs ont acheté 6,4 % de volaille en plus en janvier et février 2025 qu'à cette même période en 2024 », annonce le président de la Chambre. Pâques, est un événement qui a eu un impact sur l'élevage ovin avec un « record historique », avec de l'agneau à 11 euros/kg. Un moment important mais pas régulier. « L'arrivée des agneaux lacaunes issus du troupeau laitier et les futurs premiers agneaux d'herbe augurent une baisse des prix dans les semaines à venir », déclare-t-il. Cette situation ne semble pas s'améliorer avec la fermeture prochaine du groupe Sicarev Coop.