L'écomusée de la vigne et du vin a ouvert ses portes !

C'est dans l'entrée majestueuse du domaine familial Thibault, que Jean-Baptiste Thibaut, viticulteur et 1er vice-président à la Chambre d'agriculture de l'Yonne accueille les premiers amateurs de vins. « Ma nièce a réalisé un arbre généalogique de toute ma famille pour retracer l'histoire de la vigne et de notre domaine », débute-t-il, sur une estrade dans la cour du domaine. Accompagnée par un verre de vin blanc, la visite débute. En avançant dans la bâtisse, vers un salon extérieur, le viticulteur partage un souvenir. « En 2015, on est allés plusieurs fois à Chitry avec ma grand-mère et on a retrouvé une pioche dans la vigne pendant que je la défrichais. Les anciens du village ont trouvé touchant le fait que notre famille allait avoir des descendants qui allaient replanter de la vigne », témoigne le 1er vice-président de la Chambre d'agriculture. En montant les marches de l'escalier, Jean-Baptiste Thibaut poursuit la visite. C'est alors qu'il retrace les maladies qui ont ravagé le vignoble icaunais. « En 1860, jusqu'à 90 % de la récolte était touchée par le mildiou ou l'oïdium. Le soufre et le cuivre étaient efficaces et ça a permis de sauver la récolte », assure-t-il. L'arrivée du phylloxéra a changé la donne. « L'insecte attaquait les racines. Pour régler le problème, ils ont dû croiser des pieds européens avec des pieds américains, et ça faisait du vin. Les pieds n'avaient pas de maladies, mais ceux qui buvaient trop de vin devenaient fous et aveugles », ajoute-t-il, en poursuivant la visite dans une troisième salle, emplie de matériels anciens issus de ses ancêtres.

Sur les pas des ancêtres

« Maintenant, on arrive aux vendanges. Tout est électrique aujourd'hui, mais avant tout se faisait à la main. Donc là, on a les photos des vendanges, octobre 1917, Germain Thibaut, son père, ses sœurs et sa mère », illustre-t-il. Les photos témoignent de l'évolution des méthodes. « Voici le pressoir, il date du XVIIIe siècle, et il a une particularité. Tu mets le raisin dedans, et il en sort directement une bouteille de vin », s'amuse Jean-Baptiste Thibaut, en versant du vin dans les verres de ses visiteurs. C'est en continuant la visite, que le viticulteur invite le visiteur dans une pièce obscure et pourvue d'un écran. Le film projeté explique le fonctionnement du vignoble. « La visite guidée comprend quatre vins différents dont un bourgogne aligoté, un bourgogne Chitry Blanc, un bourgogne Chitry Rouge et un bourgogne Côte d'Auxerre Rouge », ajoute-t-il en fin de visite.