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Expérimentation

Depuis deux ans, la vitiforesterie en observation

Depuis 2024, le projet Vitaf « Agroforesterie en viticulture en Bourgogne-Franche-Comté » réunit des professionnels pour suivre et développer la vitiforesterie. Ce partenariat européen doit permettre de créer une dynamique vitiforestière en BFC.

Par D'après communiqué

Après une phase de lancement en 2023, le déploiement du projet Vitaf « Agroforesterie en viticulture en Bourgogne Franche-Comté » se poursuit à présent et jusqu’en 2027. Porté par l’EPL de Mâcon-Davayé et animé par le Vinipôle Sud Bourgogne, il réunit dix partenaires dans le but de mesurer les impacts des pratiques agroforestières face à l'enjeu du changement climatique. Il s'agit aussi de contribuer au développement du projet au sein du vignoble de BFC. Un volet expérimental permet de suivre deux parcelles pilotes à Lugny et Davayé, en Saône-et Loire, dont les aménagements agroforestiers ont été définis collégialement. La deuxième saison de collecte vient de prendre fin après les vendanges. Le poids de 100 baies et les analyses de moûts permettront de comparer la qualité de la récolte entre les zones sous influence des arbres et les zones éloignées.

41 parcelles visitées

Depuis le printemps, les techniciens des Chambres d’agriculture et de Bio BFC se sont rendus dans les 41 parcelles vitiforestières pour relever :
- les dates des stades floraison, débourrement et véraison de la vigne
- l'état sanitaire : mildiou/oïdium et botrytis
- la contrainte hydrique (potentiels de tige et delta C13)
- la contrainte thermique (via des capteurs de température et d’hygrométrie près des grappes),
- la teneur en azote des feuilles à différents stades clés.

En parallèle, un réseau de parcelles chez des viticulteurs intéressés a été développé et celles-ci sont suivies et aménagées par les conseillers partenaires. Ces suivis ont commencé dès l’été 2024. Dès à présent, les viticulteurs intéressés peuvent s’orienter vers leur Chambre départementale d’agriculture ou Bio BFC. La Fédération des chasseurs de Saône-et-Loire aide aussi à monter les projets de plantation. Alterre Bourgogne-Franche-Comté contribue au transfert et à la diffusion des connaissances. Un volet pédagogique important est mis en place. Le lycée agricole de Davayé associe les étudiants à la plantation et aux suivis. Quant aux étudiants de l’Université de Bourgogne, ils participeront aux analyses de données après une visite des parcelles en novembre.

Levier d'adaptation

Depuis maintenant plusieurs années, les conséquences du dérèglement climatique deviennent palpables en viticulture et vont croissant que ce soit par leur intensité ou leur fréquence. Parmi les leviers d’adaptation à ces changements, l’impact des arbres sur les vignes n’a encore jamais été étudié dans un projet de cette ampleur en vignoble septentrional : les climats, pratiques et sols bourguignons peuvent constituer une réponse différente des vignobles du sud. Les indicateurs suivis sont également innovants : suivis des stades phénologiques, état sanitaire, contraintes hydrique et climatique, vigueur, rendements… La question réglementaire sera également étudiée pour savoir comment l’arbre peut s’intégrer dans les différents cahiers des charges des AOC bourguignonnes et jurassiennes. L’association, dès le début du projet, des acteurs de ces appellations (Organismes de gestion (ODG) Saint-Véran et Mâcon, Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne (CAVB) et Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), faciliteront ces réflexions. De nombreux viticulteurs ont accepté de planter et participer aux suivis dans toutes les régions viticoles bourguignonnes et même jurassiennes.