Emploi
Pour les vendanges, les domaines recrutent

Christopher Levé
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Le mercredi 26 juillet, un job dating pour le recrutement pour les vendanges a eu lieu au Pôle emploi d'Auxerre.

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Un job dating a été organisé le mercredi 26 juillet au Pôle emploi d'Auxerre, pour le recrutement pour les vendanges.

C’est devenu un rendez-vous chaque année au Pôle emploi d’Auxerre. Le job dating pour le recrutement pour les vendanges a eu lieu le mercredi 26 juillet, dans les locaux de la structure située rue Guynemer. Et à travers cette journée, « le but est de trouver de la main-d’œuvre pour les domaines pour cette période des vendanges, qui devraient commencer, d’après eux, autour du 10 septembre (pour les vins tranquilles) », lance Marjorie Lefèbvre, conseillère en charge de l’agriculture et de la viticulture auprès des employeurs, au Pôle emploi d’Auxerre.
Différents partenaires étaient invités lors de cette journée : le domaine Barat, le domaine Delorme, le domaine du Moulin de Vaudon, le domaine des Marronniers, le domaine de Mauperthuis, les Caves de Bailly Lapierre, le domaine d’Henri, PSAV, Renouer, AVE 89 et l’Anefa.
Au total, plus de 100 personnes étaient convoquées et plus de 300 personnes étaient invitées à se rendre sur place. « Pour la convocation, la venue est obligatoire sous peine de sanction », précise Marjorie Lefèbvre. « On convoque des gens qui ont déjà un intérêt pour le métier. Soit ils ont déjà travaillé dans ce secteur d’activité, soit ils en ont le projet. Ils ont donc un intérêt réel à venir sur ce genre de journée ».

Les besoins sont nombreux

Du côté des domaines, les besoins sont nombreux. « Au moins 250 personnes sont recherchées pour les vendanges, au sein du réseau Pôle emploi. Mais au total, il y a bien plus de saisonniers espérés durant les vendanges par les domaines icaunais », poursuit la conseillère.
Et ce ne sont pas seulement des postes de saisonniers dans les vignes qui sont recherchés. « On a aussi d’autres postes à pourvoir pendant cette période. Par exemple, aux Caves de Bailly Lapierre, il y a des besoins pour la mise en bouteille, voire de la vente ».
Pour les demandeurs d’emploi, les vendanges peuvent être un tremplin vers l’emploi durable. « Les personnes qui font les vendanges aujourd’hui peuvent être repérées et intégrer ensuite un domaine pour les autres travaux saisonniers de l’année, pour intégrer des formations afin de monter en compétence, et même pour être embauchées en CDI », assure Marjorie Lefèbvre. « Il y a différentes formations possibles, notamment avec le CFPPA d’Auxerre La Brosse, en taille de la vigne, tractoriste, travaux en vert, vente en cave… », ajoute Laurent Minier, responsable de l’équipe entreprise, au Pôle emploi d’Auxerre.

La 3e année du cumul RSA/vendanges

Cette année encore, les bénéficiaires du RSA sont ciblés par ce recrutement. « Pour la troisième année consécutive, le Conseil départemental met en place le cumul RSA/vendanges », indique Laurent Minier. « Depuis cette année, ce dispositif concerne également tous les travaux saisonniers de la vigne (taille, relevage, vendanges…), ainsi que les travaux saisonniers de l’agriculture, comme pendant les moissons. À travers de dispositif, le but est d’inciter les bénéficiaires du RSA à retourner vers l’emploi en leur montrant qu’il y a des débouchés dans ces secteurs », assure-t-il.
Plus que jamais, les domaines recherchent de la main-d’œuvre pour les vendanges de 2023. Certains sont même contraints de relancer des appels à candidatures alors qu’ils avaient leurs équipes d’année en année. « Même les habitués ne viennent plus », confirme Laurent Minier.
Alors, comment l’expliquer ? « Malheureusement cela ne s’explique pas vraiment aujourd’hui », confie Marjorie Lefèbvre. « On constate qu’il y a de moins en moins de publics intéressés par les métiers de la vigne. Pourtant, financièrement, il y a eu des augmentations bien visibles. Les salaires proposés sont bien au-delà du smic ».
La mobilité, première problématique de l’accès à l’emploi, a aussi désormais des solutions. « Les domaines ont fait des efforts. Beaucoup mettent en place des bus ou des navettes pour aller chercher des travailleurs un peu partout dans le département », reprend Laurent Minier.
Des solutions qui, malheureusement, n’attirent toujours pas plus les demandeurs d’emploi.

La mécanisation, une solution face au manque de main-d'oeuvre

Face à ce manque de main-d’œuvre, la mécanisation prend de plus en plus de place au cœur des vignes. Est-ce inquiétant pour les taux de chômages ? Aura-t-on bientôt davantage de demandeurs d’emploi ? « Non, on n’est pas du tout inquiet », répond Laurent Minier. « Il faudra toujours des gens pour réparer les machines. La mécanisation amènera peut-être aussi de nouveaux métiers qui n’existent pas encore aujourd’hui ».
Marjorie Lefèbvre ajoute : « Toute nouvelle machine a besoin derrière de personnes qualifiées pour soit la mettre au point, soit la programmer, soit la réparer. Il y aura toujours des emplois à destinateurs des demandeurs ».

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Une dizaine de partenaires étaient associés à cette journée.