Réaffirmer les soutiens

Suite à l'adoption d'une série d'amendements passés en commission de développement durable de l'Assemblée nationale, la FDSEA 58 et les JA 58 lançaient un appel à mobilisation à Pouilly-sur-Loire, durant une réunion publique de la députée de la Nièvre, Perrine Goulet.

Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, explique : « Nous avons besoin que Madame la députée réaffirme son soutien face aux attaques que notre métier subit. Des mesures totalement déconnectées du terrain ont été soutenues par le Nouveau Front populaire et une partie de la majorité présidentielle, dont fait partie Perrine Goulet. De ce fait, il nous semblait nécessaire de l'interpeller sur ces inepties et sur le danger qu'elles représentent pour l'avenir de la profession ». Ainsi, une vingtaine d'exploitants, actifs ou retraités, se sont rendus à la rencontre de Madame la députée. Dans une ambiance respectueuse, Emmanuel Bernard a dénoncé les points de tensions comme le retour du CSP obligatoire pour le certiphyto, la hausse de la RPD, les directives concernant les réserves d'eau ou encore l'utilisation de caméras piétons pour les agents de l'OFB, etc. Emmanuel Bernard insiste : « La Nièvre dispose de nombreuses productions avec des terrains, et donc des problématiques différentes à chaque fois. L'adaptation doit être au centre de nos préoccupations, mais une adaptation empreinte de logique. Nous sommes tout à fait conscients qu'il est obligatoire d'évoluer sur certaines pratiques, car le changement climatique nous y force. Mais, il faut des alternatives et des soutiens de l'État si ce dernier souhaite maintenir une autosuffisance alimentaire, car n'oublions pas que nous nourrissons la population ! Nous sommes dans un moment très particulier, et il y a des postures de partis qui sont clairement contre nous, en déposant 2 500 amendements au moins ! ».

Réponses et positionnement

Suite à l'exposé d'Emmanuel Bernard, Perrine Goulet prit la parole, avec une inquiétude : « le texte doit être travaillé lundi 26 mai, et je ne vois pas comment, face à la quantité d'amendements, ils pourront tous passer avant mercredi 28 mai à minuit. De plus, le bon tiers de l'Assemblée nationale ne veut pas de ce texte. Pour ma part, je ne peux pas dire exactement ce que je vais voter car j'attends de voir la contenance finale de ce texte avant de me positionner. Cela étant, à mon sens, tout rejeter n'est pas une solution ». Après ces précisions, Perrine Goulet est revenue sur certains points : « Pour l'article concernant la séparation de la vente et du conseil, nous reviendrons sur notre positionnement et nous proposerons le regroupement en un seul organisme du conseil Écophyto et du conseil stratégique. Nous demanderons également de pouvoir orienter les recherches en amont afin de pouvoir proposer des alternatives avant l'interdiction d'utilisation de certains produits, le tout en ciblant et en définissant les filières dans l'impasse. Pour les bassines, ou retenues d'eau, il est évident que nous soutiendrons cette proposition, car il faut pouvoir réutiliser la nature de manière intelligente en cas de besoin. Nous soutiendrons également la reprise de tutelle de l'OFB par le préfet, et la mise en place de caméras piétons pour les agents de l'OFB, car je suis persuadée que cela peut apaiser certaines situations ». Emmanuel Bernard conclut : « il faut remettre de l'intelligence de terrain dans des propositions qui sont hors sol. Nous sommes là pour défendre notre territoire car nous y vivons et qu'il nous tient à cœur, mais cela passe forcément par la défense de nos outils de productions agricoles ». Les échanges se sont clôturés sur l'objectif de continuer à travailler main dans la main en « bonne intelligence » précise Emmanuel Bernard.