Colza
De précieuses abeilles

AG
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Le Geda de la Tille vient d'organiser son troisième tour de plaine de l'année. Des apiculteurs professionnels étaient conviés à ce rendez-vous dédié au principal pollinisateur du colza.

De précieuses abeilles
Lors de la rencontre à Chaignay, dans un champ de Florent Sauvadet.

Mieux se connaître et échanger sur les contraintes des uns et des autres : tel était l’objectif du tour de plaine des agriculteurs du Geda de la Tille, qui avaient invité des apiculteurs professionnels ce 11 avril. « Même si nous le savions déjà, nous avons tous besoin des abeilles, nos activités sont complémentaires », relève Vincent Lecuret, exploitant à Marsannay-le-Bois. Le colza est utile pour ces insectes et donc pour la production de miel, mais l’inverse est tout aussi vrai : la présence de ruches aux abords d’une parcelle permettrait même d’augmenter le rendement de colza dans des proportions parfois non négligeables (+3 q/ha, voire plus). La contribution de tous les insectes (pas seulement les abeilles) à la production de graines de colza est évaluée entre 0 et 30 % selon des études scientifiques (l’autopollinisation passive du colza est le phénomène qui intervient de manière prépondérante, à hauteur de 70 %, alors que le vent contribue entre 3 et 12 % du rendement). L’Association pour le développement de l’apiculture en Bourgogne-Franche-Comté (ADA BFC) rappelle, de son côté, que les fleurs de colza sont à l’origine d’une très grande quantité de miel, environ 45 % des volumes dans la région.

Ça marche

Depuis 2023, un arrêté dit « abeilles » impose le respect d’horaires pour utiliser certains produits phytosanitaires en pleine période de floraison. « Les interventions fongicides ou insecticides sur colza en fleur doivent être réalisées dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil », rappelle Vincent Lecuret, « nos échanges du jour nous ont permis de comprendre l’intérêt de cette réglementation contraignante. La principale matière active d’insecticide que nous utilisons à cette période, c’est-à-dire Tau-fluvalinate des spécialités commerciales Mavrik/Talita smart, est la même molécule sélective des abeilles utilisée pour le traitement des ruches contre le varroa, acarien parasite des abeilles… ». Les représentants de l’ADA BFC ont souligné qu’aucune mortalité n’était observée avec ce bon respect des plages horaires. « À ce titre », commente Vincent Lecuret, « le président de l’association a rappelé que, bien souvent, ce sont certains apiculteurs amateurs non formés qui accusent, par facilité, les pratiques agricoles responsables de la mortalité dans leur essaim alors que la cause est souvent liée au manque de nourriture pendant l’hiver et/ou le non-traitement du varroa ». « Les abeilles sont une force de la nature dont nous avons besoin, un colza en bonne santé est également indispensable pour les régions apicoles… », termine le Côte-d’orien.