Banque

Le Crédit Agricole imagine de nouveaux outils

« On va avoir besoin d’inventer ! » En rappelant cela à Dijon le 31 mars, Emmanuel Vey, directeur général de la caisse régionale Champagne-Bourgogne du Crédit Agricole (Côte-d’Or, Yonne, Haute-Marne et Aube) résumait l’esprit dans lequel la banque s’est placée depuis un an. Cette approche intervient en écho des répercussions économiques de la situation internationale, mais aussi en lien avec les évolutions sociétales et climatiques, et enfin en cohérence avec le projet d’entreprise qui porte à un horizon de dix ans. Se projeter vers le futur impose d’inventer de nouveaux outils et c’est ce que fait le Crédit Agricole, notamment avec le fond CAREst, prévu pour participer au financement de projets en lien avec la transition énergétique, et en particulier des infrastructures agro-énergétiques (voir Terres de Bourgogne N° 1720 du 24 février).

Nouvelles approches

La banque réfléchit aussi à de nouvelles approches, en lien avec le renouvellement des générations agricoles. « De la même manière qu’avec CAREst nous pouvons entrer au capital de sociétés porteuses de projets agro-énergétiques, pourquoi ne pas imaginer une entrée au capital d’exploitations agricoles afin d’accompagner de nouvelles installations ? » suggérait Emmanuel Vey. En 2022, elle aura accompagné 87 % des jeunes agriculteurs qui se sont installés. La banque réinvente aussi son réseau d’agences, faisant le pari d’une conjugaison entre usages numériques en hausse et présence de proximité sur le terrain, là où d’autres abandonnent le modèle classique des agences. Pour réussir ce pari, le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne mise sur des agences qui enrichissent leurs compétences en interne. Un mouvement qui s’observe à tous les échelons : « nous élargissons notre offre de services en allant au-delà du financement et en apportant des expertises capables d’éclairer les choix, soulignait Laurent Haro, directeur général adjoint. Nous avons ainsi recruté deux ingénieurs spécialistes en climat ». Sur son périmètre, en 2022, la banque revendique plus de 25 000 nouveaux clients (plus de 610 000 au total). Dans le domaine agricole, plus de 522 millions d’euros de financements à moyen termes ont été accordés l’an dernier. Dans l’esprit des nouveaux outils de financement à promouvoir, 2022 s’est caractérisée par le lancement de prêts en lien avec l’évolution des pratiques agri-environnementales : « BFR Nouvelles pratiques », « Investissement Nouvelles pratiques ». La banque est également Grand mécène de la Cité des Climats et Vins de Bourgogne, dont les trois entités (Chablis, Beaune et Mâcon), vont être inaugurées entre le 3 mai et le 17 juin.

Prise en compte de la réforme de l’assurance récolte

Par ailleurs, dans le cadre du Plan de relance Agriculture lancé en 2021 et visant à renouveler les équipements des agriculteurs et des viticulteurs, la banque a mis en place une « Offre verte » proposée directement par les concessionnaires. En 18 mois, 223 dossiers ont été acceptés pour un montant de 6,2 millions d’euros. Dernier point de l’activité de la banque dans le domaine agricole : la prise en compte de la réforme de l’assurance Multirisques climatiques (MRC) dans le secteur assurance. En 2022, près de 12,4 millions d’euros ont été reversés aux agriculteurs affectés par le gel ou la sécheresse. « Nos équipes ont été très mobilisées pour l’information entourant la réforme de l’assurance », précisait Jean-Yves Remillet, président de la caisse régionale. Depuis l’entrée en vigueur de la réforme, le secteur assurance de la banque a enregistré une hausse de 35 % de conclusions de contrats avec des agriculteurs.