Sangliers dans les nourrisseurs
« Si vous avez la solution... »
Un éleveur Côte-d'orien partage un problème récurrent dans ses prairies : des sangliers viennent sans cesse dans ses nourrisseurs.
Ses bovins ont été mis à l’herbe à la mi-avril, comme un peu partout dans son secteur. Et comme chaque année, les sangliers se sont immédiatement manifestés dans les nourrisseurs. « Ils étaient là dès la première nuit, c’est incroyable. Cela n’annonce rien de bon pour cette nouvelle campagne », peste Franck Jeannin, excédé à l’idée de nourrir encore une nouvelle fois cet animal sauvage. « La perte d’aliment est d’autant plus importante qu’il faut jeter tout ce qui est retrouvé souillé… Certains sangliers montent même les quatre pattes à l’intérieur, nous l’avons vu plusieurs fois grâce à des pièges photos… Les dix nourrisseurs de l’exploitation sont visités, ou plutôt vidés, chaque nuit. C’est un gros problème, un fléau même, et je n’ai toujours pas trouvé de solution face à ça… Ce n’est malheureusement pas nouveau ici : cela arrivait déjà il y a une dizaine d’années, mais sur une poignée de nourrisseurs seulement, et pas aussi régulièrement. Le cheptel de sangliers ne cesse d’augmenter et nous en payons les frais ».
Preneur de bonnes idées
Franck Jeannin recherche désespérément une « parade » pour bloquer l’accès aux sangliers. « J’ai déjà essayé pas mal de choses, en vain. J’ai deux idées actuellement, la première serait de fixer un rouleau en hauteur pour qu’ils patinent et ne puissent pas monter. Les bovins, plus grands, pourraient continuer de manger. Je vais essayer… J’ai aussi une autre piste, pour laquelle je suis beaucoup moins convaincu : il s’agit d’un effaroucheur que l’on trouve parfois aux abords de poulaillers. Le dispositif génère des aboiements, mais il ne faudrait pas que les bovins aient peur eux aussi, ce serait bien sûr contreproductif… ». Persuadé qu’il n’est pas le seul à rencontrer ce genre de problème, Franck Jeannin lance un appel aux lecteurs de Terres de Bourgogne : « si quelqu’un a la solution, je suis preneur ! ». Une vidéo postée le 22 avril sur notre page Facebook a permis à plusieurs internautes de lancer eux-mêmes quelques pistes, comme la mise en place de cheveux sales ou de la chaux autour des nourrisseurs. D’autres commentaires préconisent de prélever davantage de sangliers. Franck Jeannin serait « bien évidemment favorable » à cette idée, mais il n’a pas la main. « Les sangliers naviguent beaucoup entre Meilly, Essey, Paquier, Painblanc… L’agrainage qui est pratiqué n’arrange rien du tout, il favorise même la reproduction. Alors certes, les sangliers restent dans les bois l’hiver car ils ont suffisamment à manger, nous ne les voyons pas. Mais une fois la chasse terminée, ils sortent et viennent dans nos prairies. En quelque sorte, avec nos nourrisseurs, nous leur donnons à manger pendant toute la période de chasse… Cette situation est désespérante ». L’éleveur de Chazilly a beau demander des tirs d’été et l’intervention de louvetiers, cette démarche équivaut à « mettre des pansements sur une jambe de bois ». « Tuer un ou deux sangliers ne réglera pas le problème tellement les populations sont nombreuses. Les tirs leur font peur quelques jours puis ils reviennent dans la foulée… Ce ne sont pas des solutions durables ».