Élevages allaitants
Du vert à l'horizon

AG
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Le président des JA de Saulieu-Liernais évoque l'actualité de sa ferme. Les vêlages se terminent, la mise à l'herbe approche.

Du vert à l'horizon
Victor Judrin, à côté d'un jeune veau né quelques minutes plus tôt.

Commencée fin janvier, la période de vêlages de Victor Judrin est sur le point de se terminer. Plus que quelques naissances et le compte y sera. « Il y aura toujours trois ou quatre retardataires comme d’habitude mais oui, le gros du travail est fait ! », confie l’éleveur d’une soixantaine de vaches charolaises sur la commune de Montlay-en-Auxois. Cette campagne de vêlages devrait se terminer sur une note positive : « j’ai eu deux césariennes sur des génisses, un peu comme d’accoutumée, je suis dans la norme… Tout s’est plutôt bien passé dans l’ensemble, même s’il a fallu être constamment présent : les veaux sont assez gros, c’est le fait marquant cette année chez moi, il a fallu assister les naissances très fréquemment pour ne pas dire tout le temps ! ». Comme tous les ans également, la mise à l’herbe coïncidera « à peu de chose près » avec la fin de vêlages : « dans le secteur, nous lâchons habituellement autour du 20 avril. Cette date peut varier selon les températures, la portance ou encore la pousse de l’herbe. Les plus jeunes catégories d’animaux, elles, sortiront bien avant ».

Le moral est là

Le président des Jeunes agriculteurs de Saulieu-Liernais dresse un état des lieux assez positif, là aussi, du secteur de l’élevage : « pour cette mise à l’herbe, la situation n’a rien à voir avec les dernières années… Il n’y a pas si longtemps que cela, nous étions pressés de lâcher à cause de stocks fourragers réduits comme peau de chagrin… Nous sommes plus larges cette fois-ci… Dans les inquiétudes du moment, il y avait ces deux derniers mois de janvier et février, durant lesquels les précipitations ont été pratiquement inexistantes. Il a replu récemment, cela va faire du bien, espérons que cela continue ainsi. L’actualité de l’élevage, c’est aussi et surtout les cours de la viande qui sont à un bon niveau, c’est forcément motivant ». Pour profiter de cette embellie des prix, Victor Judrin a décidé d’engraisser sa dizaine de génisses de deux ans : « je les vends habituellement en maigre, avec un départ de la ferme au mois d’avril, au prix de 1 500 euros. Ce tarif n’a pas évolué, alors je vais les engraisser durant six mois, pour aller chercher une plus-value de 800 euros par animal. Les cours actuels à 5,50 euros/kg le permettent, si leur poids arrive à 420 kg. Cela vaut le coup d’être tenté, même s’il me faut acheter 3 tonnes d’aliments, à 500 euros la tonne ». Malgré la conjoncture favorable, le niveau des charges reste très élevé. Comme tous ses homologues éleveurs, Victor Judrin tente de s’adapter au mieux. Le Bactériolit, additif de compostage qui valorise les effluents d’élevage sur les parcelles, est d’ailleurs un exemple d’adaptation : « je teste ce produit de chez Sobac pour la première fois, celui-ci active rapidement la transformation biologique du fumier et améliore son efficacité, l’idée est d’utiliser et donc d’acheter moins d’azote ».