Production ovine
Gagner en rentabilité

AG
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Une journée technique ovine dédiée à la génétique s'est tenue la semaine dernière à Diancey.

Gagner en rentabilité
Investir dans un bon bélier est idéal pour améliorer la génétique de son troupeau. Photo Sophie Chatenet/Pamac

Les responsables de la filière ne cessent de le répéter : investir dans un bon bélier est l’idéal pour améliorer la génétique de son troupeau, ses performances et donc son niveau de rentabilité. Cette thématique a fait l’objet d’une présentation le 26 janvier au Gaec du Moulin de Jonchery, avec la participation de l’OS Mouton Charollais, des Chambres départementale et régionale d’agriculture ainsi que Terre d’Ovin. Il a été rappelé, à cette occasion, qu’un bélier était à l’origine de 200 à 500 agneaux dans toute sa carrière, bien plus qu’une brebis avec sa moyenne de 6 à 15 petits. Le retour sur investissement est bien plus rapide par la voie mâle et cela rapporte : selon une étude réalisée par l’Institut de l’Élevage et Ciirpo, un bélier qualifié, au potentiel génétique connu, issu du travail de sélection mené par les OS, permet de gagner une moyenne de 2,30 euros supplémentaires par vente d’agneau, une fois déduit l’achat du bélier.

Faire son choix

Les questions à se poser pour se procurer un bon bélier ont été énumérées par Claire Debrut, technicienne à l’OS Mouton Charollais « Quelles sont les garanties sanitaires de l’élevage naisseur ? », « quel est son système d’élevage ? », « quels sont les objectifs pour ma troupe, les points que je cherche à améliorer ? », « quel est le prix ? » sont autant d’interrogations sur lesquelles se pencher avant d’enclencher une transaction. D’autres conseils ont été apportés aux futurs acheteurs, comme ceux relatifs à l’anticipation. En effet, l’achat régulier de béliers, gage d’une bonne pyramide des âges et de consanguinité limitée, se prévoit plusieurs mois avant les luttes. En règle générale, il est toujours conseillé de choisir des animaux élevés dans des conditions similaires (pratiques alimentaires et conduite sanitaire semblables). Comme les brebis, les béliers n’aiment guère les changements de conduite. « Gare aux déceptions », prévient Aurore Gérard, conseillère à la Chambre d’agriculture. Un bélier doit bien pouvoir s’adapter dans son nouvel environnement : une mise en lutte trop précoce est ainsi à éviter, celle-ci ne serait pas optimale pour la fertilité et « casserait » la croissance de l’animal. Une période de quarantaine de 30 à 45 jours est généralement à privilégier.

Visite du site

Jean-Marie et Baptiste Guyot ont proposé la visite de leur bergerie en fin d’après-midi, avec leur atelier de reproducteurs et une troupe de boucherie. Les effets de la génétique sont palpables et sans équivoque dans les trois démarches qualité dans lesquelles ces deux Côte-d’oriens sont engagés (Tendre Agneau, Agno des Lys et Agneaux de nos régions). « Nous obtenons des lots d’agneaux homogènes, qui nous permettent de raccourcir les durées d’engraissement et donc les charges d’alimentation », commente Baptiste Guyot. Leur choix de béliers mis sur des F1 Grivette (bons index de croissance et pas trop de carcasse) leur permet notamment de sortir des agneaux de 19,5 kg de carcasse dans une période de 80 à 120 jours, d’après des résultats présentés par Anne-Marie Bolot et Amaury Plazanet, de Terre d’Ovin.

 

 

 

Rendez-vous jeudi !
Baptiste Guyot et l'un des ses 29 antenais en préparation.

Rendez-vous jeudi !

Cette journée technique a été l’occasion de faire la promotion de la prochaine vente de béliers d’Arnay-le-Duc. Celle-ci se tient ce jeudi 9 février sous le hall des expositions à partir de 14 heures. Une centaine d’animaux ont été soigneusement préparés depuis des mois par des membres de l’Association des éleveurs de moutons Charollais de Côte-d’Or : l’EARL Joubert (Coulmier-le-Sec), le Gaec Gaudry (Marcheseuil), l’élevage de Thierry et Adrien Maréchal (Viévy), Nicolas Bayen (Nod-sur-Seine), Sébastien Jeannin (Souhey), le Gaec du Moulin de Jonchery (Diancey), Quentin Caverot (Senailly) et les élevages respectifs d’Antoine et Philippe Thibault (Jouey). « Plus de 80 béliers devraient être finalement présentés, après un dernier tri réalisé par nos soins », annonce Jean-Marie Guyot, président de l’association. L’éleveur de Diancey donne rendez-vous aux visiteurs dès la matinée pour venir apprécier les différents lots composant ce millésime 2023. Le catalogue de la vente est disponible sur la page Facebook « Association Éleveurs Moutons Charollais de Côte d’Or » ou directement transmis sur simple demande au 06 17 96 39 61 ou au 06 89 40 12 66. Attention, pour les habitués du site internet de l’association, celui-ci n’est plus en ligne.

Tout pour bien faire

De nombreux modèles de béliers seront disponibles ce 9 février : des fils d’IA, de monte naturelle, des profils plutôt viande, plutôt élevage… Chaque éleveur pourra trouver le bélier qui correspondra pour sa troupe ovine avec de nombreuses garanties sanitaires (notamment FCO) et de performances. Les enchères se feront une nouvelle fois à la palette, avec une mise à prix à 500 euros. Pour rappel, l’édition 2022 avait permis de vendre 54 béliers sur 79 présentés, au prix moyen de 520 euros. La top-vente avait été réalisée par un bélier de l’EARL Joubert, avec une enchère à 900 euros. Vingt-trois achats avaient été réalisés par Sicarev, Celmar et Terre d’Ovin. Jean-Marie Guyot et les membres de l’association espèrent le déplacement de nombreuses personnes pour un succès de ce rendez-vous qui perdure depuis plus de trente ans : « la motivation de proposer les meilleurs animaux de nos fermes nous anime depuis de nombreuses années. C’est aussi une très belle satisfaction de voir de nouveaux sélectionneurs nous rejoindre au fil des éditions. Tout est mis en place pour faire perdurer ce bel évènement ».