Lise Chauveau, 26 ans, et Gabriel Maurin, 26 ans, ont un projet commun : la vie ensemble. Afin de réaliser ce rêve, ils ont pris des décisions.
Leurs chemins se sont croisés durant leurs prépas à Clermont-Ferrand. Depuis, Lise Chauveau et Gabriel Maurin ne se quittent plus. Et, c’est ce lien fort qui a façonné leurs avenirs professionnels : deux parcours distincts mais intimement noués.
Parcours de vie
Passionnée par la vigne et le vin, Lise a suivi des études en accord : Prépa BCPST (Clermont-Ferrand) pour entrer dans une école d’agronomie à Toulouse. Elle choisit de réaliser sa spécialité à Montpellier en viticulture-œnologie, où elle passera le diplôme national d’œnologue. À la fin de son cursus, elle est employée un an et demi à l’association régionale Terra Vitis Rhône Méditerranée (https://www.terravitis.com/) comme formatrice sur le cahier des charges. Pour parfaire ses connaissances, elle décide de reprendre des études et obtient un Master en commerce international des vins – le tout en alternance chez ses parents au Domaine Chauveau (Saint-Andelain). « Mes parents m’ont poussé à aller voir ailleurs. Ils ne m’ont jamais forcé la main pour revenir dans la Nièvre et encore moins pour travailler dans la viticulture ». En parallèle, elle rencontre donc Gabriel, à Clermont-Ferrand. Il souligne « après la prépa, nous sommes partis dans la même école d’ingénieur agronome à Montpellier ». Ainsi, de son côté, il se spécialise dans la génétique variétale, pour commencer à travailler en entreprise durant deux ans : « j’ai toujours été fasciné par les plantes, mais, pour ce premier poste, je passais mes journées derrière un ordinateur, ce qui ne m’intéressait pas du tout ».
Une installation sereine
Lorsque Lise est informée que des terres en Pouilly Fumé se libèrent à Saint-Andelain, elle se positionne pour une reprise et commence à poser les jalons pour son installation : « Gabriel ne connaissait rien à la vigne, et en plus il ne boit pas de vin ! Mais, il nous paraissait logique qu’il fasse partie du projet de reprise des 9 ha comme salarié. Par sécurité, et pour épauler mes parents qui avaient besoin de main-d’œuvre, nous partageons notre temps de travail entre mon exploitation et la leur ; c’est gagnant-gagnant » détaille Lise. Gabriel rebondit : « même si je n’aime pas le vin, la plante m’attire, et, enfin le plus important : je travaille avec Lise tous les jours ». Question commerce, Lise vendra toute sa production au domaine familial : « Je n’ai pas de matériel de vinification, alors qu’eux oui. On met donc en commun nos atouts pour arriver à vivre de notre métier ». Cette solidarité se retrouve également pour le matériel : « Ils ont des outils que je n’ai pas, ils me les prêtent donc volontiers. Cela m’aide financièrement puisque je n’ai pas à faire cet investissement pour le moment ».
Un avenir réfléchit
Pour la suite, Lise voudrait rattacher son activité à celle de ses parents : « nous voudrions faire une seule et unique entité, pour plus de simplicité, notamment pour la comptabilité. De plus, cela pourrait permettre de donner à Gabriel d’autres missions, puisque mes parents ont environ 400 ha de cultures. Nous pensons également développer une partie en maraîchage, mais cela reste un projet pour l’instant. Nous espérons aussi pouvoir récupérer des vignes en Coteaux du Giennois afin d’agrandir la gamme en rouge ». Gabriel complète : « mes parents, qui sont en Lozère mais non agriculteurs, nous ont donné l’idée de nous diversifier avec l’équi-œnotourisme, alliant ainsi les deux passions de Lise : les vignes et le cheval ». Dans tous les cas, les deux compagnons sont unanimes : « l’important reste la vie de famille. Le travail passe après ! ». Pour conclure, ils analysent que : « l’installation, en vigne, dans notre région est compliquée à cause de l’accès aux terres qui est restreint. Mais, dans d’autres régions comme le Sud, que nous connaissons bien pour y avoir travaillé, il y a de la place pour tout le monde ! Les jeunes, même hors cadre, ont donc des ouvertures à envisager dans ce secteur ; il ne faut se fermer aucune porte si c’est vraiment le métier que l’on souhaite faire ».