Chambre d'agriculture
Retour sur le Bio'ti full day

Christopher Levé
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Le Bio'ti full day, organisé par la Chambre d'agriculture de l'Yonne, a eu lieu le mardi 12 mars, à Coutarnoux, en présence d'une quarantaine d'agriculteurs. À cette occasion, des opportunités, des diversifications, ont été présentées afin de gagner en résilience pour faire face à la crise que traverse l'agriculture biologique. 

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Diverses thématiques ont été abordées lors du Bio'ti full day (photo : Chambre d'agriculture de l'Yonne).

Le Bio’ti full day, qui entre dans le cadre des journées Innov’action de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, a eu lieu le mardi 12 mars, à Coutarnoux, à l’Earl Joudrier. « Une journée pour réfléchir à la résilience face à la crise du bio », comme l’indique la Chambre d’agriculture du département.
Pour Éric Saison, élu en charge de l’agriculture biologique à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, « le but de cet événement était de faire se rencontrer des agriculteurs et de créer des échanges entre eux, avec des témoignages. Une quarantaine d’agriculteurs étaient présents sur l’ensemble de la journée ».
L’objectif à travers cela était de mettre en avant des opportunités, de présenter des diversifications avec des résultats concrets, d’après des témoignages, afin de gagner en résilience pour faire face à la crise que traverse l’agriculture biologique.
Divers thèmes ont été abordés tout au long de la journée : la diversification des cultures face aux changements des marchés et au changement climatique ; la préservation de ses récoltes des risques de contamination ; la valorisation en circuits courts vue comme une opportunité ; l’auscultation des charges de mécanisation pour gagner en compétitivité et en résilience. À cela s’est ajouté un atelier présentant des pistes pour réduire les charges opérationnelles. Enfin, une visite des installations et une démonstration du trieur toboggan et du trieur optique de Thibault Joudrier, agriculteur hôte de l’événement, a eu lieu.

Le colza, en bio, c’est possible

Parmi tous les thèmes développés, nous avons choisi de nous intéresser tout particulièrement à celui sur la diversification des cultures face au changement climatique. On le sait, le phénomène se fait ressentir depuis plusieurs années, à travers des aléas, et l’agriculture y est particulièrement sensible. Cela cause notamment des écarts de températures et des impacts sur la physiologie des plantes et des animaux, ainsi que sur l’eau au niveau des sols.
Les exploitations doivent alors relever le défi de l’adaptation de leurs systèmes de production et travailler à l’atténuation de leurs impacts, d’autant plus que les projections météorologiques prévoient une augmentation de la température, une répartition fluctuante des pluies et une augmentation des aléas climatiques, tant en termes de fréquence que d’intensité. Se diversifier paraît donc être une nécessité pour la survie de bon nombre d’exploitations.
En agriculture biologique, le colza représente une solution possible. C’est ce que croit Thierry Dapvril, agriculteur bio à Champignelles, présent lors du Bio’ti full day. « Aujourd’hui, peu d’agriculteurs en agriculture biologique font du colza. Sur l’exploitation, on fait du colza depuis trois ans de façon régulière, avec une moyenne à 20 q/ha, ce qui est quasiment le rendement d’un conventionnel. Cela permet de diversifier l’assolement avec une culture crucifère que l’on trouve peu en agriculture biologique », confie-t-il. « Avec le colza, on a souvent l’image d’une culture réservée à l’agriculture conventionnelle, qui demande beaucoup de traitements, beaucoup de passages, alors qu’il est totalement possible de la conduire en bio. Sur notre exploitation, nous en produisons 10 ha, ce qui représente un dixième de notre surface en céréales ».
Pour réussir son colza en agriculture biologique, la Chambre d’agriculture de l’Yonne préconise de s’assurer des débouchés, de s’équiper d’un semoir monograine, de semer tôt, de soigner le travail du sol, de semer de manière peu dense, et de semer en profondeur.
Alors, comme Thierry Dapvril, vous êtes prêts à sauter le pas ?

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Les agriculteurs ont pu visiter l'exploitation de Thibault Joudrier et notamment observer son trieur toboggan (photo : Chambre d'agriculture de l'Yonne).