Visites pour l'agriculture
La réalité du terrain

Chloé Monget
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Le 22 mars, le préfet de la Nièvre, Michaël Galy, réalisait une visite terrain dans des exploitations, accompagné par la FDSEA 58 et les JA 58.

La réalité du terrain
Le Préfet de la Nièvre lors de la journée de visites du 22 mars. Crédit photo : Préfecture de la Nièvre.

C’est avec la FDSEA 58 et les JA 58 que le préfet de la Nièvre a participé à une journée dédiée à la visite d’exploitations. Cette dernière s’est déroulée le 22 mars dans différents sites.

Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58 stipule : « ce genre de rencontre est indispensable pour prendre la mesure de la diversité de productions que nous avons dans notre territoire ainsi que les problématiques variées qui en découlent ».

Programme dense

Ainsi, le matin, c’est Julie Nérot (Cave Nérot à Saint-Père) qui accueillait la délégation dans son exploitation. Emmanuel Bernard souligne : « Nous voulions mettre en avant différents éléments : la production de vin, la diversification, la vente à la ferme couplée au dépôt-vente de produits d’autres producteurs et l’agritourisme. En parallèle, ce rendez-vous permettait de montrer la grande implication d’une exploitante pour trouver des moyens innovants de rémunération ».

Pour l’après-midi, l’assemblée a pris la direction de Cosne-Cours-sur-Loire pour visiter Impéry Volailles, alliant élevage, abattage et commercialisation. Sur ce point, Emmanuel Bernard rappelle : « C’est l’unique outil d’abattage de volailles dans la Nièvre. Et, malgré l’aide apportée par l’État via le Plan de relance (1) pour la réfection du bâtiment, la société en question a des difficultés à faire face ; en cause, les charges qui ont augmenté drastiquement. Cet outil doit absolument être conservé car, encore une fois, c’est une unicité pour notre département, tout en étant très sollicité pour ses prestations d’abattage. Il semble donc indispensable à la filière ». Pour rester dans ce thème, la visite du Préfet s’est poursuivie vers l’exploitation de la famille Johanet (Les Cocottes de Donzy). Emmanuel Bernard pointe : « Cette exploitation, en agriculture biologique axe son activité sur les poules pondeuses, mais aussi sur les noyers ou encore les céréales… Aujourd’hui, la filière Bio est en difficulté. De ce fait, il est nécessaire que les lois de résilience et Égalim soient appliquées – cela est également vrai pour les autres systèmes. La filière Bio doit trouver son modèle économique car pour le moment force est de constater que certains débouchés ne sont pas sollicités – comme pour les collectivités qui ne respectent pas toutes la loi Égalim impliquant 20 % d’approvisionnement en produits bio pour la restauration collective. Certes certaines enveloppes ont été accordées récemment, mais elles ne solutionnent pas le problème de fond. Le gouvernement a encouragé la filière bio a se développer, maintenant il faut assumer ! Je pense que cela passe par l’application des lois et la mise en place d’une aide conjoncturelle ». Il conclut : « J’espère que cette journée aura mis en lumière toute la diversité et la qualité des productions nivernaises mais aussi les difficultés que les exploitants peuvent avoir sur leurs structures. Je pense qu’il est inutile de rappeler que sans eux, et leurs engagements, il n’y aurait pas d’agriculture française. À l’État de se positionner clairement sur son soutien ».

1. Voir TDB n° 1650