Visite ministérielle
La ministre Bérangère Couillard était dans l'Yonne ce lundi

Propos recueillis par Christopher Levé
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Bérangère Couillard, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, était dans l’Yonne ce lundi 13 novembre. Après avoir visité la Maison de Colette (à Saint-Sauveur-en-Puisaye), figure emblématique de la littérature française au XXe siècle, la ministre s’est rendue à Migennes pour parler de la lutte contre les violences faites aux femmes, puis à Chablis pour parler de l’emploi pour les femmes dans la ruralité et des obstacles auxquelles elles sont encore confrontées aujourd’hui, avant de visiter un domaine viticole géré par Charlène Poison. Entretien.

Ministre
Bérangère Couillard, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, était dans l’Yonne ce lundi 13 novembre.

Quel est l’objectif de cette journée et pourquoi avoir choisi l’Yonne pour votre déplacement ?

Bérangère Couillard : « J’ai tenu à venir dans l’Yonne car j’ai souhaité parler des femmes dans la ruralité. Cela passe d’abord par évoquer les violences conjugales. Pourquoi ? Parce que les femmes qui vivent en ruralité représentent 30 % des femmes françaises et pourtant elles subissent 50 % des violences conjugales. Ce sont des territoires qu’il faut davantage accompagner. Je sais qu’il y a une initiative très forte dans l’Yonne, avec l’ensemble des acteurs et des élus qui sont particulièrement mobilisés, notamment avec la mise en place de pôles spécialisés ou la création de fichiers VIF (violence intrafamiliale). Ce sont des choses que je suis venue saluer. Ici, des initiatives ont été prises que nous allons généraliser au niveau national.
J’ai également souhaité avoir un temps d’échange avec des acteurs de l’emploi pour savoir quels étaient les freins à l’emploi des femmes en ruralité. Je tiens à mettre en avant le réseau d’élus qui est mobilisé ici, sous l’impulsion de la vice-présidente de l’AMRF (association des maires ruraux de France), qui s’engage sur les questions d’égalité et sur les violences conjugales. J’encourage cette initiative parce que je pense que c’est grâce aux élus locaux que nous allons réussir à diffuser et cultiver cette question d’égalité sur l’ensemble de vos territoires, avec en premier lieu la lutte contre les violences faite aux femmes, mais aussi l’égalité professionnelle, et réduire toutes les formes d’inégalités entre les femmes et les hommes ».

Vous l’avez dit vous-même, l’Yonne est un département rural. Pourquoi avoir choisi de mettre en avant les femmes dans un milieu rural ?

BC : « Je souhaite que nos politiques nationales puissent être diffusées sur les territoires. Je pense que dans les territoires ruraux, il y a parfois des difficultés à ce que les politiques nationales puissent se déployer sur leur territoire. Aussi, en venant ici, cela me permettait, encore une fois, de mettre en valeur les acteurs qui s’engagent. Il est vrai que le département de l’Yonne est particulièrement connu pour son engagement en faveur des inégalités et dans le fait de vouloir réduire les violences faites aux femmes. C’était assez logique pour moi de venir ici ».

Vous concluez la journée avec la visite d’un domaine viticole, celui de Charlène Pinson à Chablis. On entre dans la partie agricole/viticole qui occupe une place importante dans le département. C’était un choix de votre part ?

BC : « Je souhaitais rencontrer une femme qui entreprend. Au sein de ce domaine, il y a une jeune femme, Charlène, qui prend la relève de l’entreprise familiale. Étant moi-même élue d’un département viticole (elle est députée de la septième circonscription de Gironde, ndlr), cela me plaisait de rencontrer une personne d’un domaine viticole. Par-dessus tout, ce qui m’intéressait, c’était de connaître son parcours, ce qui l’a incité à reprendre l’exploitation familiale, quels ont été les freins et les joies qu’elle a pu connaître à travers ce projet, et de savoir comment elle a initié et pensé cette reprise, comment elle la vit au quotidien. L’objectif est aussi de comprendre quelles sont les choses qui peuvent être améliorées dans une reprise d’entreprise lorsque l’on est une femme, pour faire en sorte que les jeunes filles puissent avoir envie de reprendre une entreprise familiale ou de créer la leur.
Avec Charlène, nous avons aussi échangé sur le fait que l’activité viticole créée d’autres emplois, qui sont autour du vin. On parle de l’embouteillage, de l’étiquetage… C’est bien plus large que la fabrication même du vin. C’était intéressant de savoir que ce sont des métiers qui sont de plus en plus féminisés et je m’en réjouis. Il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas de mixité des métiers dans le secteur viticole comme dans les autres secteurs ».