Conservation des sols
-60% sur la facture de carburant !
L’Association pour la promotion d’une agriculture durable (Apad) tenait son assemblée à Pouilly. L’occasion de se pencher sur les atouts de l’agriculture de conservation des sols (ACS).
Près de 70 personnes se sont déplacées le 30 janvier à la MFR de Pouilly-en-Auxois pour assister à l’assemblée générale de l’Apad Centre-Est. Depuis plus de 10 ans, cette association fait la promotion de l’agriculture de conservation des sols (ACS). Plusieurs Côte-d’oriens font partie de l’équipe, dont Stéphanie Sordel, en provenance de Tréclun : « Mon mari et moi avons rejoint l’Apad en 2017 pour échanger et progresser avec d’autres professionnels qui partagent les mêmes envies et les mêmes convictions que nous. C’est à chaque fois un plaisir de participer à ce rendez-vous. Il y a aussi la journée technique et plusieurs tours de plaine au programme chaque année ». Stéphanie Sordel limitait déjà le labour, à l’époque : « nous utilisions des techniques simplifiées. Un an avant notre adhésion à l’Apad, nous étions entrés dans le GIE des Quatre Épis, à Champdôtre. Cela nous avait aidés à franchir le cap ». Le couple d’agriculteurs ne travaille désormais « plus du tout de la même manière » : « il n’y a plus de labour, plus de rotative… À l’inverse, il faut semer les couverts juste après la récolte, puis les broyer. Les repères ne sont plus les mêmes, mais on s’y fait ! ». Stéphanie et Sébastien Sordel n’ont plus le moindre crédit sur du matériel : « nous ne possédons plus grand-chose… Ce que nous avons aujourd’hui est uniquement en Cuma ».
Contre l’érosion
La baisse des charges est considérable en ACS, d’autant que la consommation de carburant est 60 % moins importante qu’en conventionnel. Stéphanie Sordel ajoute deux autres avantages : « selon une étude, nous réduisons de 90 % l’érosion des sols. Le stockage de carbone, lui, connaît une augmentation de 50 % selon l’Apad ! ». L’assemblée générale du 30 janvier a été l’occasion d’assister à un exposé de Mathieu Marguerie, ingénieur Arvalis dans le sud de la France. Le thème de la gestion de l’eau en ACS a été développé. « Nous avons entre 5 et 10 % de réservoir utilisable en plus, dans les 25 premiers centimètres de sol », retient Stéphanie Sordel. L’intervention a permis d’apprendre, ou plutôt de confirmer, que l’agriculture de conservation des sols était bien adaptée au changement climatique : « le couvert permanent est très important pour l’eau, il évite les ruissellements et permet une meilleure pénétration. L’ACS permet de mieux faire face aux aléas climatiques, aussi bien les sécheresses que les excès d’eau, même si rien n’est facile pour autant ».