Tour de plaine bio
Le seigle, un avantage dans la rotation

François Bonal (CA 58)
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Le 9 mars Vincent Roeser à Dornecy accueillait un tour de plaine bio organisé par la Chambre d’agriculture de la Nièvre ciblé sur le seigle ; une culture rustique de référence dans les sols granitiques acides du Morvan s’accommodant également aux sols calcaires du plateau de Bourgogne.

Le seigle, un avantage dans la rotation
Le tour de plaine s'est déroulé chez Vincent Roeser à Dornecy. Crédit photo : CA 58.

C’est sur les terres de Vincent Roeser (Dornecy) que le rendez-vous était fixé pour le tour de plaine Bio initié par la Chambre d’agriculture de la Nièvre, le 9 mars dernier. Cette rencontre avait pour thème la culture du seigle. Mieux rémunérateur que le triticale grâce au débouché lié à l’alimentation humaine, le seigle est aussi avantageux dans la rotation en seconde paille. Peu gourmand en azote (2,3 uN/q), il résiste bien aux maladies fongiques du pied et du feuillage.

Couvrant et nettoyant

Ainsi, les discussions se sont focalisées sur son pouvoir couvrant et sa hauteur de paille qui lui permettent d’être vite concurrentielle face aux adventices, ce qui limite l’utilisation du désherbage mécanique. De plus, la dégradation de sa paille par les champignons délivre des exsudats qui empêchent la germination des adventices. Le seigle peut être, grâce à ces points, considéré comme une culture nettoyante pour la rotation ; un avantage remarqué par les agriculteurs présents. De plus, les agriculteurs ont apprécié la qualité de tallage du seigle et la conversation a été dynamique sur les possibilités de cette céréale rustique. Enfin, il est nécessaire de limiter le retour du seigle tous les cinq ans afin d’éviter l’ergot.

En complément

La visite s’est poursuivie sur une parcelle de blé de printemps améliorant Lennox. Ce blé a été implanté pour absorber le reliquat azoté de la luzerne précédente et produire un blé riche en protéine. Vincent Roeser a également évoqué le pois chiche, un protéagineux peu sensible à l’aphanomycès et aux insectes grâce à l’acide malique qu’il exsude de ses feuilles. Le rendement est faible mais le prix de vente reste élevé (800 €/t) grâce à un débouché alimentaire porteur. C’est une culture d’été intéressante utilisé comme relais en milieu de rotation.

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Vincent Roeser essaye cette année le seigle (ici à droite) sur une même parcelle que du triticale (à gauche). Crédit photo : CA 58.