FDSEA 58
Le terrain : une logique qui compte

Chloé Monget
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Le 15 décembre, la FDSEA 58 organisait une rencontre, dans le Morvan, avec le préfet de la Nièvre, la DDT et le Parc Naturel Régional du Morvan, afin d’aborder certaines problématiques.

Le terrain : une logique qui compte
La rencontre organisée par la FDSEA s'est déroulée cordialement entre toutes les parties. Crédit photo : FDSEA 58.

Afin d’évoquer certains enjeux, la FDSEA 58 orchestrait une rencontre, dans le Morvan, avec le préfet de la Nièvre, Daniel Barnier, la DDT 58 (représentée par : Marc Séverac, directeur adjoint, et Mathieu Dourthe, chef du service eau, forêt, biodiversité) ainsi que le Parc Régional du Morvan. Parmi les sujets abordés, il est à noter : la réglementation sur les cours d’eau ainsi que sur les zones humides. Le Préfet de la Nièvre et Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, justifient cette rencontre : « Le dialogue doit se renouer mais aussi se simplifier entre les services de l’État et la profession. Chacun doit prendre la mesure des problématiques actuelles et futures afin que la compréhension et l’intelligence l’emportent sur une application sans réflexion des lois engendrant parfois des frictions sur le terrain ; tout le monde doit se comprendre pour avancer ! ».

Éviter la friche

Ainsi, le rendez-vous était fixé sur une parcelle à Montsauche-les-Settons. Située en zone humide, Emmanuel François a expliqué ses contraintes au vu de la réglementation en vigueur rendant son entretien très astreignant. À terme, il songe à ne plus l’exploiter, ce qui met en lumière un risque d’enfrichement de ladite parcelle. Cette situation a été mise en perspective puisqu’Emmanuel François n’est pas le seul dans ce cas sur ce secteur. Face à cette situation, le Préfet de la Nièvre a tenté de rassurer : « l’agriculture est indispensable dans le Morvan, notamment car elle participe à la vie économique du territoire mais aussi à la vie paysagère puisque ce sont les exploitants qui entretiennent le paysage. Sans eux, il y a, en effet un risque que certaines zones se transforment en friche – ce qui n’est pas notre volonté ».

Zone humide

La visite s’est poursuivie sur une autre parcelle classée en zone humide, mais sur la commune de Saint-Brisson cette fois-ci. Là, c’est l’entretien des fossés, des rigoles et la classification des cours d’eau qui ont été évoqués. Les intervenants ont insisté sur des applications de la réglementation ne prenant pas du tout en compte les contraintes du terrain. Dans la même veine, les calamités, et donc la cartographie permettant d’établir les indices de pousses régissant le tout à l’avenir, a été pointé du doigt par Emmanuel Bernard : « Le 9 décembre dernier, en Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA), les dossiers ont été sabrés et on note environ 20 % de moins de perte que ce qui avait été demandé au départ ! Paris dénigre le travail de terrain qui a été réalisé par tous les acteurs ! Il faut que les choses évoluent en la matière et nous espérons fortement que ce qui s’est passé le 9 décembre pour les départements voisins ne se reproduira pas pour l’étude par le comité des dossiers nivernais – devant avoir lieu le 16 janvier prochain ». Enfin, pour la nouvelle PAC, les éleveurs du Morvan ont présenté leurs inquiétudes concernant le futur classement des prairies sensibles, qui empêchera le retournement de ces dernières ou leur entretien.

Engagement et souhait

Pour clôturer la rencontre, les invités se sont rendus à Blismes, chez Denis Lauferon, éleveur de bovin charolais et récemment de poules pondeuse en label rouge avec sa femme. Les représentants de l’État et d’organismes professionnels ont pu découvrir son exploitation et ce nouvel atelier. Les échanges de la journée, entre les instances et la cinquantaine d’exploitants présents ont été cordiaux et se sont arrêtés sur un engagement et un souhait. Ainsi, Monsieur le Préfet de la Nièvre s’est engagé à établir, en partenariat avec la profession et les services administratifs, une doctrine afin de simplifier, d’expliquer et d’adapter au territoire – dans certains cas bien spécifiques - l’application de la réglementation. Il a stipulé : « Le terrain doit revenir au centre des logiques administratives afin que la réglementation soit pertinente ». Enfin, Emmanuel Bernard a évoqué le souhait de voir émerger une étude économique et environnementale prouvant les bienfaits des nouvelles mesures réglementaires comprises dans la nouvelle PAC, notamment pour les Mesures agro-environnementales et climatique (MAEC) : « nous devons avoir des témoins concrets de la mise en place de ces nouvelles mesures, car elles rendent notre métier encore un peu plus compliqué ».