Colza, azote et insectes
Quelques repères entrée hiver

Mathieu Dulot, Terres Inovia
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Les conditions depuis août ont été plutôt favorables à la culture du colza dans les secteurs nord et est. Températures élevées et pluies régulières ont permis de bonnes implantations et une dynamique de croissance soutenue jusqu’à présent. L’excès d’eau dans certains secteurs pourrait cependant devenir préjudiciable si ces conditions perduraient.

Quelques repères entrée hiver
Le colza a profité de bonnes conditions depuis son implantation. (Crédit photo L. Jung).

Dans l’ensemble, les colzas présentent de belles biomasses à l’entrée de l’hiver. Cela permettra de réduire la dose d’azote à apporter au printemps et de limiter l’impact des larves de grosses altises ou de charançons du bourgeon terminal en cas d’infestation sur la parcelle.

Réaliser les pesées à l’entrée de l’hiver

Il est important de réaliser les pesées à l’entrée de l’hiver, si ce n’est pas encore fait. Les pesées directes au champ ou les estimations par télédétection restent les moyens les plus sûrs pour estimer l’azote absorbé par les colzas à l’automne. Cette année, avec ces belles biomasses, les pertes de feuilles pourraient être importantes si l’hiver devenait rigoureux.

Comme on le voit sur le graphique 1, la moyenne des biomasses réalisées dans le cadre des BSV et par Terres Inovia est comprise entre 1,5 à 1,9 kg/m² selon les régions, avec de fortes variabilités entre parcelles.

Gros colzas et gestion des larves d’altises

Avec un peuplement maîtrisé des colzas, les biomasses supérieures à 1,5 kg/m² indiquent très souvent des colzas pesant plus de 40 grammes/plante, état-clé recherché pour un colza robuste face aux dégâts de larves de grosses altises.

Comme on le voit sur le graphique 2, la proportion de parcelles avec des colzas présentant un poids supérieur à 40 grammes/plante, voire 60 grammes, est importante cette année sur toute la zone nord et est.

Couplé à des infestations larvaires des grosses altises globalement faibles à moyennes cette année, le risque de dégâts à la sortie de l’hiver devrait être relativement maîtrisé.

Comme on le voit sur le graphique 3, la proportion des parcelles avec une infestation inférieure à 2 larves/pante est majoritaire sur l’ensemble de la zone nord et est.

Mais, certaines parcelles, présentant un risque agronomique (faible biomasse, faim d’azote) et une infestation importante, nécessitent cependant une protection insecticide.