L'élection de Donald Trump aux États-Unis est susceptible de perturber l'export de plusieurs produits côte-d'oriens, dont les vins.

Donald Trump est de retour à la Maison Blanche et ça, ça ne laisse pas indifférents les vignerons du 21. « Ceux qui exportent des vins tranquilles et spiritueux aux USA redoutent les mêmes conséquences qu'entre 2017 et 2021 », indique Benoît Lahaye, viticulteur à Pommard. Lors de sa première mandature, Donald Trump avait instauré des taxes douanières qui avaient fortement impacté l'export de ces vins : « nous craignons qu'il nous refasse le coup, et c'est apparemment dans les cartons… Les produits se retrouveraient bien trop chers, une fois sur le sol américain. Je connais des collègues qui sont déjà impactés, alors qu'il n'y a toujours pas eu d’annonces sur le sujet : dès le mois de novembre, ces derniers ont vu le nombre de leurs commandes diminuer. Certaines ont même été annulées… ». Benoît Lahaye imagine des répercussions beaucoup plus importantes sur les « petites » appellations : « les personnes qui ont les moyens pourront toujours s'acheter de grandes bouteilles, la hausse sur ces dernières ne devrait pas être un frein. Les taxes douanières auront, en revanche, beaucoup plus d'impacts sur des bouteilles à 15 ou 20 dollars, qui sont parfois déjà limites au niveau attractivité. À noter que les effervescents n'étaient pas concernés par ces taxes douanières il y a quatre ans ».
Une dynamique freinée ?
Les États-Unis représentent la première destination étrangère des vins bourguignons : « les USA occupent de loin la première place, devant le Royaume-Uni et le Canada. Si Trump reconduit son dispositif dans les mêmes proportions, les viticulteurs qui exportent en Amérique devront s'adapter en recherchant sans doute de nouveaux débouchés… Ce serait vraiment dommage car la clientèle étrangère était impatiente de retrouver des volumes importants, après plusieurs vendanges de faibles quantités. Les vins bourguignons étaient en nette augmentation depuis quatre ans et l'arrivée de Biden… Nous étions même la région française avec la plus belle dynamique au niveau valeur ». Des « plans B » existent en Europe, poursuit Benoît Lahaye : « je sais que le Danemark et la Suède recherchent des vins de notre région. Une autre parade serait de vendre davantage de vin localement, mais ce n'est pas toujours évident. La vente aux particuliers nécessite souvent des infrastructures adéquates pour recevoir la clientèle de passage, aussi bien française qu'étrangère ».