Vêlages et agnelages
Bienvenue au monde

AG
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Plusieurs éleveurs de Côte-d'Or évoquent les naissances dans leurs cheptels respectifs.

Bienvenue au monde

Un Imprévu pour commencer l’année

Le Gaec Loiseau, à Meilly-sur-Rouvres, a réalisé à ce jour la moitié de ses 130 vêlages charolais de l’année. Tout se passe plutôt bien pour le moment, mais Flora et Gautier Loiseau, les éleveurs engraisseurs, attendent la fin de l’exercice pour se réjouir ou non de cette campagne : « Les aléas sont toujours nombreux dans notre métier, nous ferons le bilan quand tout sera terminé ! Comme nos collègues, nous souhaitons toujours que les naissances se passent le mieux possible, avec un minimum d’assistances et de complications. Pour le moment, il n’y a pas grand-chose à signaler. Nous ne recherchons pas de gros veaux à la naissance. À l’inverse, ils sont plutôt fins et vont développer beaucoup de viande par la suite. Notre sélection génétique est notamment basée sur ce critère très important pour nous ». Flora Loiseau livre une anecdote de l’année : « la nuit du jour de l’An a été particulièrement intense avec deux vêlages dans les toutes premières heures de 2023. L’un d’eux n’était pas prévu si tôt, nous l’attendions bien plus tard. Nous avons décidé de l’appeler Un Imprévu… L’intervention du vétérinaire a été nécessaire pour la matrice, merci à ses services ! ». Les vêlages devraient se poursuivre jusqu’à début juin sur l’exploitation : « étaler autant les naissances était encore volontaire il y a peu, par rapport à l’organisation de nos anciens bâtiments. L’idée est désormais de resserrer les vêlages, terminer début avril d’ici quelque temps est notre futur objectif ».

Pas si facile

Éric Bize, éleveur à Châtellenot, a déjà réalisé les deux tiers de ses 120 vêlages. Ses dernières naissances devraient l’emmener jusqu’au début du mois d’avril. Le Côte-d’orien fait remarquer une particularité de l’année, constatée par plusieurs collègues dans son secteur et confirmée par les vétérinaires : « Les vêlages se passent plus difficilement que d’ordinaire, surtout au démarrage. Les complications sont plus nombreuses. Les raisons ? Peut-être les bêtes en état… Dans certaines parcelles, plusieurs animaux n’étaient peut-être pas préparés au mieux pour le vêlage. Nous avons un peu plus de césariennes que d’habitude. À cela s’ajoutent plusieurs cas exceptionnels, indépendamment dus à l’état des bovins, comme l’autre jour, où un veau était coincé vers la panse et n’arrivait pas à monter. Une vieille vache a fait récemment une torsion train arrière. Il y a aussi bien d’autres exemples… Des cas similaires arrivent tous les ans, mais pas aussi fréquemment ». Éric Bize a connu son pic de vêlages entre Noël et le Jour de l’an, avec la bagatelle de 24 veaux. La dernière journée de 2022 a été particulièrement faste avec six vêlages, le dernier animal se prénomme « Tango » et figure ici sur la photo.

 

Assez gros mais ça passe

Thomas Fagotet vient de dépasser le tiers de ses 95 vêlages sur son exploitation à Thoisy-le-Désert. En fait marquant de l’année, le jeune éleveur charolais cite les difficultés rencontrées sur ses génisses : « Les veaux ont un gabarit un peu plus important que d’ordinaire et ont parfois du mal à sortir… Il est donc nécessaire d’assister et d’intervenir à chaque fois sur ces jeunes femelles. Pour l’instant, heureusement, ça passe, et les veaux se portent très bien par la suite. Les césariennes ne sont finalement pas plus nombreuses que d’habitude, il n’y en a eu qu’une seule pour le moment, sachant que nous en avons généralement entre une et trois au total, lors de chaque campagne. Les vaches, elles, vêlent toutes seules, c’est appréciable. Les vêlages faciles, c’est justement un critère recherché lors de l’achat de nos taureaux. Je ne sais pas expliquer les difficultés rencontrées sur les génisses cette année : peut-être que le reproducteur ne convient plus trop sur ces animaux… ». Comme un certain nombre de ses collègues, Thomas Fagotet a enchaîné les vêlages lors de la dernière semaine de 2022. L’activité de ses animaux a été notamment suivie depuis l’écran de son smartphone : « cela fait un an que j’utilise ce type service. Oui, c’est très utile, nous pouvons tout suivre à distance, avec les caméras installées sous le bâtiment. Pour que la satisfaction soit pleinement au rendez-vous, il faut bien veiller à ce que la connexion internet soit d’un bon niveau à la maison. Dans mon cas, ce n’est pas optimal… Et depuis que la fibre a été installée, c’est moins bien qu’avant, je ne comprends pas ! ».

Des sorties chaque nuit

Le Gaec Poillot, de Thoisy-la-Berchère, réalise 120 vêlages charolais et un peu plus de 200 agnelages suffolk et southdown chaque année. « Nos vêlages se déroulent en deux périodes, la première en décembre-janvier et la seconde en mars-avril. Entre-temps, nous nous occupons d’une partie de nos moutons suffolk », présente Romain Poillot. Rencontré la semaine dernière, ce jeune éleveur en Gaec avec ses parents comptabilisait 85 naissances dans son cheptel bovin, avec des veaux « plutôt de bonne taille » à la naissance, sans trop de complications et mésaventures pour les faire naître. Un fait marquant pour cette campagne ? « Des veaux naissent chaque nuit, dans des proportions beaucoup plus marquées que d’habitude. Je ne sais pas pourquoi, ce n’est peut-être qu’une coïncidence », répond Romain Poillot, bien organisé pour des roulements nocturnes avec ses parents et son frère Baptiste, en soutien. Quinze premiers agneaux suffolk sont nés ces tout derniers jours, la satisfaction est là aussi au rendez-vous : « c’est généralement le cas lors des premières naissances. Quand la pression grandit dans la bergerie, cela devient souvent plus compliqué. Il faudra être une nouvelle fois aux petits soins, mais c’est la majorité de notre quotidien, en ce moment, avec le pansage », prévient le Côte-d’Orien, en compagnie d’un agneau, dont la mère a été titrée au dernier national suffolk de Poitiers. Les agnelages en race Southdown débuteront quant à eux vers la mi-mars, au retour du salon de l’agriculture. Le Gaec Poillot, fidèle exposant de la Porte de Versailles, fera le déplacement avec 15 animaux.