Moutarde
Encourageante, pour l'instant

AG
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Un agriculteur de la Vingeanne dresse un état des lieux positif de sa culture de moutarde.

 

Encourageante, pour l'instant
Guillaume Gerbet (à droite) dans son champ de 19ha, en compagnie de son apprenti Thomas Girardeau.

Ça dit quoi, la moutarde ? La question a été posée à Guillaume Gerbet, exploitant agricole à Blagny-sur-Vingeanne, en visite il y a quelques jours sur sa parcelle dédiée à cette culture. Ce producteur de 49 ans, membre du conseil d’administration de l’APGMB, se dit plutôt satisfait devant le développement de ses plantes et l’absence du moindre impact d’altises. « Deux Berlèses n’ont rien révélé, c’est positif. J’ai désormais les yeux rivés sur le thermomètre : si le mercure ne descend pas plus qu’il ne le fait actuellement, le cycle continuera de suivre son cours normalement, sans pépin. Le gel, c’est bien la chose que je redoute le plus après les insectes et plus précisément les altises, qui plombent très sérieusement les rendements depuis trois campagnes ».

Des prix attractifs

Le Côte-d’orien est fidèle à la moutarde depuis 2001, année de son installation : « nous parlions beaucoup de cette culture quand j’étais en BTS au lycée de Quetigny, alors j’ai eu envie d’en cultiver dès mon arrivée sur la ferme familiale. Jusqu’en 2017, la moyenne de l’exploitation variait entre 17 et 18 q/ha ce qui représentait un niveau intéressant et rémunérateur. Les années qui ont suivi n’avaient plus rien à voir avec des rendements successifs de 10, 8 puis 5q/ha… Cet automne, l’APGMB a pris le taureau par les cornes en proposant un mélange de plusieurs variétés, dont trois nouveautés, tolérantes aux insectes. Nous misons beaucoup sur cette avancée technique pour résoudre bon nombre de nos problèmes ». Guillaume Gerbet rappelle que les prix sont particulièrement attractifs cette année : « nous étions partis sur une base de 1180 euros/t mais les industriels ont élevé leur tarif à 1300 euros/t, sous condition que leur commande soit honorée, chose qui n’est pas arrivée ces deux dernières années. Pour atteindre cet objectif, les emblavements d’automne devraient suffire cette année… Mais l’APGMB souhaite trouver, malgré tout, des surfaces supplémentaires au printemps ».

Semis retardé

L’agriculteur assure que les terres de la Vingeanne ont le potentiel de recevoir de la moutarde : « nous ne sommes pourtant pas très nombreux à en faire ici, c’est dommage. Il est vrai que certains ont déjà testé la moutarde de printemps avec plus ou moins de succès. Personnellement, j’opte pour la moutarde d’hiver, avec des semis entre le 23 et le 26 septembre, c’est à cette période que j’ai toujours obtenu les meilleurs résultats. Pour le semis au printemps, c’est souvent aléatoire, c’est vrai : nous sommes dans un secteur relativement humide, il est parfois difficile de semer de bonne heure, les terres ne réchauffent pas bien vite et les levées tardent en conséquence. En semant plus tard, les plantes ont davantage de vigueur mais elles s’exposent à une nouvelle vague de méligèthes, en juin. Rien n’est évident, d’autant que nous n’avons plus les mêmes possibilités d’interventions qu’avant, en termes d’insecticides ».